Le Comité local de suivi de la transition au Mali (CLST) s’est félicité, dans un communiqué publié vendredi dernier (27 août 2021), de la décision du gouvernement de lever les mesures restrictives concernant l’ancien président de transition malien, et son Premier ministre, respectivement Bah N’Daw et Moctar Ouane.
Le Comité local de suivi de la transition au Mali (CLST) s’est aussi félicité «des dispositions prises par le gouvernement pour assurer à ces personnalités le bénéfice des droits attachés à leur statut d’ancien chef de l’Etat et d’ancien Premier ministre», a déclaré Me Mamadou Ismaïla Konaté avocat de Bah N’Daw et Moctar Ouane.
Pour le CLST, cette décision est une «évolution positive» qui s’inscrit dans le cadre des engagements pris par les autorités de transition.
Il a exhorté «tous les acteurs concernés» à faire preuve «d’esprit de responsabilité, d’attachement à l’intérêt national, au respect de la loi» et aussi de s’abstenir de «toute action pouvant impacter le bon déroulement de la transition».
«Mes clients se réjouissent de l’issue plutôt heureuse pour le pays et la nation.
Le contexte national de transition aux engagements difficiles en faveur de la paix, de la concorde, est aussi important que l’observation des lois et règlements…».
Et d’ajouter, «toute violation a une fin.
Toute suprématie a une fin. Le droit est pour les forts et pour les faibles.
Je reste persuadé que les efforts pour la construction, la consolidation et la fortification de l’état de droit sont énormes et difficiles, mais jamais vains.
Pour Me Konaté, «si la presse, les sociétés de défense des droits et des libertés et toutes les personnes éprises de paix et de liberté se mettent tous ensemble, aucun chef, fut-il militaire et/ou politique ne saurait gouverner par la force et la terreur et en violation du droit.
Sur ces questions, soyons unis, soudés et déterminés à avancer contre toutes expressions autoritaires qui violent le droit et la loi et s’opposent à la justice».
«C’est avec soulagement que j’ai accueilli l’annonce, cet après-midi (27 août 2021), de la levée par le gouvernement des mesures restrictives qui nous avaient été imposées au président Bah N’Daw et à moi-même depuis le 28 mai 2021», a déclaré Moctar Ouane sur sa page Facebook dans la soirée.
Il s’est réjoui du «privilège qu’il m’a accordé de servir mon pays, du 26 septembre 2020 au 24 mai 2021, en qualité de Premier ministre.
Je pense l’avoir fait avec la force de toutes mes convictions et avec dignité.
Ce fut un honneur».
Et d’ajouter, «le sentiment qui m’anime est à la dimension de la sérénité qui m’a toujours habité et que j’ai réussi à transmettre à mes proches, à mes amis et à tous mes soutiens. Je me réjouis de recouvrer un droit essentiel consacré dans notre Constitution, celui d’aller et de venir».
Il n’a pas manqué de remercier du «fond du cœur» les Chefs d’Etat de la Cédéao, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) et le Secrétaire général des Nations unies et leurs représentants à Bamako regroupés au sein du Comité local de suivi de la Transition (CLST).
«Cette expérience vécue renforce ma conviction profonde dans la nécessité du rassemblement des filles et fils du Mali : Unis nous sommes plus forts ! Aujourd’hui plus que jamais, nous avons l’ardente obligation d’oeuvrer à maintenir notre vaisseau amiral, le Mali, hors des flots hostiles», a conclu Moctar Ouane.
Depuis le 24 mai 2021, l’ex président de transition et son Premier ministre (tout comme certains de leurs proches) étaient privés de leur liberté après avoir été contraints à renoncer à leurs prérogatives par la junte militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020.
Empêchée d’accéder à ses clients, la défense de Bah N’Daw et de Moctar Ouane a donc saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) le 21 juillet dernier.
Et dans une correspondance datant du 29 juillet 2021, celle-ci a demandé des explications aux autorités de transition.
Elles avaient jusqu’au 28 août 2021 (donc samedi dernier) pour s’expliquer sur les violations des droits et libertés de MM. Bah N’Daw et Moctar Ouane.
Moussa Bolly