Il a fallu attendre deux ans, 11 mois et 20 jours pour que les maliens comprennent aujourd’hui que la crise sécuritaire du Nord du Mali est l’apanage d’un complot ourdi et entretenu par la communauté internationale plus précisément par la France et ses alliés et non par l’ex-président Amadou Toumani Touré. Un homme qui a été traité de tous les noms d’oiseaux par ses ‘’ennemis’’ pardon adversaires politiques tapis dans l’ombre pour le nuire afin d’arriver au pouvoir. C’est dans cet ordre d’idée on a assisté à toutes sortes de mensonges, de dénigrements et de diffamations et qui rendaient totalement ATT responsable de toutes les humiliations subies par l’Armée malienne.
Pire le natif de Mopti fut même taxé être le chef des rebelles par des femmes des militaires de Kati qui ont été reçues à Koulouba à l’époque (dont certaines femmes se sont révélées plus tard être des militantes d’un grand parti de la place) et avoir ‘’vendu’’ le Nord du Mali à AQMI pour se remplir les poches comme s’il était un misérable. Malgré le putsch du 22 Mars 2012 d’Amadou Haya Sanogo (qui se trouve aujourd’hui en prison à Manantali), malgré l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita (considéré comme l’homme de la solution pour anéantir les groupes armés), malgré les accords d’Ouagadougou, malgré les pourparlers d’Alger qui sont à leur cinquième round la crise sécuritaire au Nord du Mali s’accentue de jour en jour dans les trois régions à savoir Kidal, Gao et Tombouctou et une partie des territoires de la 5e région qui se trouvent complètement en insécurité totale.
La thèse du complot contre ATT et le pays, confirmée
Non content de l’amitié sans faille d’Amadou Toumani Touré avec Kadhafi et n’ayant jamais digéré les manifestations de protestation des associations religieuses du Mali contre le bombardement des forces onusiennes pilotés par la France, l’ancien président français, Nicolas Sarkozy avait décidé d’armer fortement le MNLA et avait tout mis en œuvre pour que le Niger, le Burkina Faso, l’Algérie et la Mauritanie refusent d’adhérer l’idée proposée par ATT au sujet d’une coordination militaire pour faire face à la force de frappe de ces groupes armés. Au même moment les ‘’ennemis’’ pardon les adversaires politiques du héros du 26 mars 1991 étaient manipulés à travers des campagnes d’intoxications pour faire croire qu’ATT refuse de faire la guerre car il avait un deal avec Iyad Ag Ghali.
Et pourtant c’est grâce à la médiation prônée en 1992 et en 2006 qui a permis la fin de ces deux rebellions sous l’égide de l’Algérie. Si six ans après les touareg reviennent pour réoccuper le Nord du Mali en étant renforcés avec l’assassinat de Mouammar Kadhafi par les occidentaux sous la houlette de la France comment comprendre le refus de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Burkina-Faso d’aider le Mali malgré l’appel sans relâche d’ATT ? Comment comprendre que des responsables des partis politiques qui ont travaillé avec ATT dans le cadre du consensus politique se trouvent être les premiers à critiquer la méthode prônée par l’ancien président de la république à savoir une médiation avec les groupes armés ? Voilà autant de questions que prouvent ATT est victime d’un complot interne et international.
, un patriote qui doit être réhabilité
Aux premières heures attaques revendiquées par le MNLA du 17 janvier 2012 et en vrai militaire, Amadou Toumani Touré avait vite compris que le MNLA avait des connexions avec des groupes terroristes et djihadistes venus d’autres horizons. Aussitôt il avait sollicité des moyens humains, techniques et financiers considérables auprès de la communauté internationale pour faire face à ces forces négationnistes, car convaincu que seul le Mali ne pouvait faire face et avait prévenu les maliens que une guerre est perdue d’avance.
Il ne fallait pas cela pour qu’on entende toutes sortes d’insanités sur sa personne. C’est dans ce tohu-bohu que des certains soldats sous la coupe d’Amadou Haya Sanogo(il est vrai manipulé par certains hommes politiques maliens tapis dans l’ombre) vont prendre le pouvoir sous prétexte de libérer le Nord du Mali du joug des groupes armés jugés fidèles à ATT. La suite on la connait avec la prise des régions de Kidal, Gao et Tombouctou et une partie des villes de la 5e région pendant une année sans que Haya Sanogo ne quitte son fief de Kati jusqu’à son arrestation en 2013.
Deux ans, 11 mois et 17 jours après le départ d’ATT qui a été traité de tous les noms d’oiseaux, malgré que le Mali soit doté autant d’équipements militaires, malgré que les militaires maliens aient bénéficié de toutes sortes de formations, malgré la présence de plus de 1000 soldats de la communauté internationale depuis le 11 janvier 2013, la guerre n’a pas été déclenchée (ce qui avait été pourtant reprochée au héros du 26 mars 1991) alors qu’on assiste de plus en plus les multiples attaques des groupes armés.
Pire ceux qui n’ont cessé de diffamer, de dénigrer ATT à l’époque du fait qu’il prônait toujours la négociation, sont les premiers à réclamer à corps et à cri aujourd’hui les négociations. Mais le comble aujourd’hui c’est Espérons que les pourparlers en cours en Algérie puissent aboutir pour le bonheur des populations et du Mali afin de poser les jalons d’un développement harmonieux de ces régions. Car qu’on dise le Mali n’aura jamais les moyens militaires de faire la guerre car c’est mal connaitre ce vaste territoire et surtout quand on sait que la communauté internationale ne permettra jamais que leurs lobbies à savoir le MNLA soit raillé dans ces zones.
D’ailleurs depuis la semaine dernière, c’est au tour du président nigérian de faire appel aux Etats-Unis pour lutter contre Boko Haram. Auparavant ce sont les présidents du Tchad, du Niger et du Cameroun qui ont appelé la communauté internationale pour lutter contre Boko Haram conscients de l’incapacité de leurs armées à faire face à cette force du mal.
Source: La Mutation 2015-02-20 00:26:43