Sherpa, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda et Ibuka accusent BNP Paribas de « complicité de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre » dans le contexte du génocide rwandais.
La banque BNP Paribas a-t-elle participé au financement d’armes pendant le génocide au Rwanda en 1994 ? C’est la lourde accusation de trois associations qui ont déposé une plainte mercredi contre l’établissement bancaire.
C’est la première fois qu’une telle plainte est déposée contre une banque en France.
Les associations affirment, après avoir recueilli des témoignages et des documents, que la BNP a autorisé, les 14 et 16 juin 1994, des transferts de fonds pour plus d’un million de dollars du compte que la Banque nationale du Rwanda détenait à la BNP Paribas vers le compte en suisse d’un courtier en armement sud-africain.
Cette somme aurait permis, selon les associations, l’achat de 80 tonnes d’armes à destination des Forces armées rwandaises impliquées dans le massacre des Tutsis.
Cette transaction financière a eu lieu pendant le génocide alors que l’ONU avait décrété un embargo sur les armes dans ce pays.
Pour Marie Laure Guislain, membre de l’association Sherpa, la banque française ne pouvait pas ignorer que ces transferts de fonds serviraient à l’achat d’armes.
BNP Paribas n’a pas encore répondu à ces accusations.
L’ONG Survie a également déposé le 28 juin une nouvelle plainte contre les autorités françaises concernant des livraisons d’armes « par des responsables politiques et militaires français au gouvernement génocidaire rwandais en 1994 ».