Londres – Le gouvernement du Nigeria poursuit en justice les groupes pétroliers Shell et Eni, réclamant plus de 1 milliard de dollars dans une affaire de corruption remontant à 2011, indique Bloomberg jeudi.
Selon un communiqué du gouvernement cité par l’agence financière, la plainte a été déposée devant un tribunal à Londres par le Nigeria qui prétend que l’argent dépensé par ces groupes en 2011 pour acquérir un permis d’exploration pétrolière dans le Golfe de Guinée a été détourné en pots-de-vin.
Le gouvernement estime que Shell et Eni sont en partie responsables du fait que des « responsables nigérians corrompus » se sont servis de ce paiement d’un montant total de 1,1 milliard de dollars à des fins d’enrichissement personnel.
Le Nigeria entend donc récupérer cette somme au travers de cette action en justice.
Cette affaire fait déjà l’objet d’un procès à Milan, dans lequel le Nigeria est partie civile. Shell et Eni ont toutefois toujours démenti toute faute.
Dans une déclaration transmise à l’AFP jeudi, un porte-parole de Shell maintient que l’accord de 2011 « a été une transaction tout à fait légale avec Eni et le gouvernement fédéral du Nigeria ».
« Puisque l’affaire est devant le tribunal de Milan, il ne serait pas approprié pour nous de commenter les nouvelles plaintes qui ont été faites par le Nigeria. Toutefois, en nous fondant sur le dossier du procureur de Milan et les informations et faits disponibles, nous ne pensons pas qu’il y ait matière à poursuites », selon Shell.
Une juge de Milan a prononcé en septembre les deux premières condamnations dans ce dossier de corruption présumée, infligeant quatre ans de prison à deux personnes considérées comme des intermédiaires.
Les deux prévenus avaient été jugés en dehors du grand procès impliquant le groupe pétrolier italien Eni et le géant anglo-néerlandais Shell, ouvert au printemps à Milan.
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ENI
(©AFP / 13 décembre 2018 16h20)