Une patrouille commune a été lancée dimanche 23 octobre 2016 à Gao. Cette patrouille qui regroupe les Famas, la Plate forme, la Force Barkhane et la Minusma a pour objectif de sécuriser la région contre les attaques dont sont victimes les populations et les actions terroristes. Selon les autorités régionales, cette action permet de créer la confiance entre les acteurs.
Seydou Traoré, Gouverneur de la région de Gao explique l’importance de cette opération. « Face aux difficultés constatées dans la mise en œuvre de l’accord notamment le mécanisme d’opération conjoint, nous avons réfléchi ensemble avec les forces partenaires Barkhane, la Minusma et quelques mouvements qui sont sur place pour essayer de mettre en place un système de sécurisation. Cela permettra aux populations d’être rassurer en nous voyant tous ensemble. C’est différent des patrouilles mixtes, c’est différent du conjoint. La meilleure sécurité ne peut venir que de nous-mêmes. Il faudra éviter de faire des choses qui ne sont pas autorisées, et rester dans les dispositifs juridiques du pays. Ensuite aider les Famas, les forces de sécurité à travers des informations, des renseignements sur les sites des bandits ».
La société civile de Gao salue cette opération de patrouilles communes. Selon elle, cette opération va permettre d’atténuer la souffrance des populations qui font l’objet d’attaque sur les routes. AboubacrineBouhaïnata, président du Conseil régional de la jeunesse, souhaite que ces patrouilles puissent contribuer à réduire le banditisme dans la région. « Hier vers le matin, nous avons constaté un défilé de troupes composé des groupes armés d’autodéfense, les Famas, Barkhane et la Minusma. Nous avons accueilli cette patrouille commune, vraiment avec une grande joie, par ce que vous savez, depuis la signature de l’Accord d’Alger, vu qu’il y a eu trop de lenteur dans sa mise en œuvre, les bandits ont trouvé le chemin pour faire de rançons partout. Nous pensons que cette patrouille va permettre de réduire les attaques. Il y aura moins de vol sur les routes et les populations pourront vaquer à leurs occupations paisiblement. Donc les patrouilles pourront aller dans des zones d’insécurité et poser des jalons pour sécuriser les populations et les gens qui vont dans les foires ».
Certains observateurs estiment que ces patrouilles communes sont une solution au cantonnement des groupes armés. C’est la position par exemple de Serge Daniel. Le journaliste et spécialiste des questions de sécurité, pense que cette opération est une étape importante dans la mise en ouvre de l’accord. « Ce n’est pas la 1re fois qu’il y a de patrouilles communes. Mais, l’idée est de préparer le cantonnement des groupes armés. Mais, si vous voulez cantonner demain les groupes armés, cela veut dire qu’ils seront en position de non combat. Donc, ces patrouilles communes ont pour objectif de sécuriser d’une part les populations et d’autre part de préparer l’opération de cantonnement pour le fameux DDR. Je suis tenté plutôt de dire que les choses sérieuses vont commencer par ces patrouilles communes ou mixtes comme vous le voulez.
Est ce que les acteurs sont suffisamment formés pour cette opération selon vous ?
Vous prenez en termes de DDR dans tous les pays africains où il y a eu ces genres d’opérations, les gens ne sont pas bien formés à 100 %. Au fur et à mesure sur le terrain où les patrouilles se déroulent, il va falloir peaufiner la posture des soldats sur le terrain ».
Source : Tamani