Gao / Le Mujao ampute la main à cinq présumés voleurs.

Selon un enseignant joint par Le Républicain, si « cette amputation a été faite sur la place publique, c’était presque à la sauvette, car les populations informées ne constateront que les traces de sang. Les victimes étaient déjà transportées à l’hôpital ». Il était 13 h10 quand la dernière amputation a eu lieu, tandis que les quatre autres ont été faites un peu plus tôt, a précisé au Républicain, l’enseignant contacté, qui a requis l’anonymat.  Depuis mars 2012, la ville malienne de Gao au nord du pays est sous occupation de groupes islamistes armés, qui y appliquent la charia (loi islamique). Selon nos sources à Gao, les cinq présumés voleurs seraient les auteurs du braquage d’un véhicule en partance à Niamey au Niger, il y a environ un mois.                            

Le 8 août 2012, les islamistes du MUJAO ont perpétré leur première amputation d’un présumé voleur à Ansongo dans la région de Gao au nord Mali. Pour les Jihadistes qui contrôlent totalement le nord Mali, « la charia, la loi de Dieu » s’applique et personne ne peut l’empêcher.              

Depuis le mois de juin, les islamistes exercent au nord Mali un contrôle total et y ont imposé la loi islamique. A Aguel hoc, en application de la charia, un couple a été lapidé à mort pour avoir eu des enfants hors mariage. Un présumé voleur a eu la main amputée à Ansongo et plusieurs personnes ont été frappées de cent coups de fouet à Tombouctou et Gao en application de cette même loi, pour avoir eu des relations extra conjugales, ou pour avoir fumé de la cigarette ou bu de l’alcool.                                         

Samedi 1er septembre, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao)  prend le contrôle de la ville de Douentza, et y applique la charia, exige le port du voile aux jeunes filles et aux femmes et interdit la consommation de l’alcool et la cigarette.                                                                                                       

B. Daou

Le Républicain Mali 11/09/2012