Sur les pancartes des manifestants, on a pu lire ces messages : « Nos pensées aux victimes et non aux bourreaux », « Pas d’élections sans confiance », « Président François Hollande, merci pour la liberté, maintenant la justice ».
« Les banderoles qui s’adressaient à François Hollande, c’était pour lui dire : tu as libéré le Mali des terroristes, maintenant libère Kidal, sinon avec toi, le Mali va divorcer brutalement », a commenté Ousmane Maïga, l’un des membres de la coordination de la jeunesse de Gao.
L’intervention militaire française, qui a débuté le 11 janvier au Mali, a permis, aux côtés d’autres armées africaines, de chasser en grande partie les jihadistes liés à Al-Qaïda du Nord du pays, mais la ville de Kidal reste occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Le MNLA et de petits groupes alliés, revenus à Kidal à la faveur de l’intervention de l’armée française toujours présente sur l’aéroport de la ville et qui collabore avec la rébellion touareg, s’opposent à la venue de l’armée malienne dans la région.
Le 1er tour de la présidentielle, prévu le 28 juillet, doit se tenir sur toute l’étendue du territoire malien, y compris Kidal, mais cela ne pourra se faire qu’en présence de l’administration et de l’armée maliennes dans la ville, estime l’écrasante majorité des Maliens.
Des négociations sont actuellement en cours à Ouagadougou pour tenter de parvenir à un accord sur le vote à Kidal le 28 juillet. L’attitude de la France, soupçonnée de collusion avec le MNLA à Kidal, est de plus en plus ouvertement critiquée dans la presse malienne et par certains hommes politiques.
Les habitants de Gao ont profité du rassemblement pour dénoncer leurs conditions de vie. « Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau, et nous avons l’impression que l’Etat malien nous abandonne », a déclaré Oumou Touré, d’une association de femmes de Gao. Une situation catastrophique également dénonce par les agences humanitaires des Nations unies qui ont exprimé mardi leurs vives préoccupations concernant la crise humanitaire au Mali, en particulier dans la ville de Gao où les réserves d’eau potable ont diminué de près de 60 % au cours des dernières semaines.
Youssouf Coulibaly