« Pour se réconcilier, il faut la justice, il faut que les gens se parlent », a lancé M. Bathily aux participants qui assistaient à la cérémonie de remise de kits organisée par le Collectif Cri de Cœur en présence de bénéficiaires. Il a rendu un vibrant hommage à la population de Gao qui a résisté à l’occupation et a exhorté les différentes communautés de la région à privilégier l’esprit de tolérance.
Avec l’appui de la division des droits de l’Homme de la Minusma, le Collectif Cri de Cœur à travers son projet intitulé « Assistance aux femmes victimes de violences sexuelles et de tortures à Gao » a été identifié par ses actions visant à apporter un soutien médical aux victimes de torture après l’occupation. L’organisation apporte aussi une assistance psychologique, médicale et sociale aux victimes ainsi qu’à leurs familles.
Le président de Collectif Cri de Cœur, Almahady Cissé, a retracé l’historique de l’organisation qui a vu jour après plusieurs cas de viols et de tortures subis par les femmes de Gao lors des événements qui ont secoué la partie nord du pays. « L’histoire de Cri de Cœur est intimement liée à l’histoire des femmes », a dit M. Cissé. Il a ajouté que dès 2015, les volets droits humains et assistance juridique feront partie intégrante de l’agenda de l’organisation.
Guillaume Ngefa a déclaré, « c’est un grand honneur et un plaisir pour le bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme d’être parmi vous aujourd’hui à travers ce programme. Nous sommes tous heureux de participer à cette cérémonie de remise de kits de dignités organisée par une organisation partenaire qui travaille sur le terrain auprès de victimes et avec les victimes ».
Fatoumata Boubèye, 24 ans, et mère de deux enfants a révélé « le viol a laissé un choc psychologique en moi en étant témoin lors du viol dont ma petite sœur a été victime. J’ose croire que justice sera rendue un jour ». Une plaque a été dévoilée en présence de tous les invités portant l’inscription « Project supported by United Nations Funds for Victims of Torture ».
M. Bathily et sa délégation ont rencontré les notables du Cadre de concertation de Gao avec qui ils ont échangé sur le processus de réconciliation en cours, mais également le processus de cantonnement des éléments armés. Les notables ont fait savoir que le processus de paix en cours doit être aussi inclusif que possible et ne doit pas être cantonné à un groupe qui n’a pas vécu la vraie occupation.
M. Bathily a exhorté les notables à jouer un rôle important dans la promotion de la paix et de la réconciliation dans la région. Les membres du Cadre de concertation ont souhaité qu’une reconnaissance morale leur soit témoignée par les autorités nationales tout en soulignant leur disponibilité à œuvrer pour la paix. Ils ont appelé à la tenue d’un forum de dialogue intercommunautaire. Les femmes présentes à cette rencontre ont exprimé leur disponibilité à œuvrer pour la promotion de la paix dans leur région.
Le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies a profité de sa visite pour échanger avec les représentants des associations de jeunes de Gao.
La rencontre s’est tenue dans l’enceinte de la Minusma Gao en présence de Francisco Osler, chef de bureau régional. M. Bathily a dit aux jeunes qu’un accord entre les groupes armés et le gouvernement ne suffit pas pour résoudre la crise malienne. Les revendications de toutes les couches de la population doivent être prises en compte y compris celles de jeunes. Il a par ailleurs rassuré les jeunes sur la disponibilité et l’engagement de la Minusma à les accompagner dans ce processus de la réconciliation et de la cohésion sociale en cours dans le pays.
Nommé aujourd’hui 30 avril 2014 comme représentant spécial du secrétaire général pour l’Afrique centrale et chef du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale à Libreville au Gabon.
A. D. avec la Minusma
L’ Indicateur Du Renouveau2014-05-02 03:52:12