Après Tombouctou, la mission composée de la Commission technique de sécurité (CTS), de la Commission nationale de désarmement, démobilisation et de la réinsertion (CNDDR) et de la Commission d’intégration a tenu, le 28 septembre dernier, une séance d’information et de sensibilisation avec l’appui de la section RSS-DDR de la Mission multidirectionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) à Gao. La rencontre qui était présidée par le gouverneur de la Région de Gao, en présence du représentant du chef de bureau de la Minusma à Gao, a permis aux ex-combattants déclarés inaptes, lors des trois dernières opérations de DDR dans la région, d’exprimer de vive voix leurs inquiétudes sur les possibilités d’intégration dans les Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), les corps paramilitaires et les services administratifs.
«La situation des ex combattants inaptes n’est pas spécifiques à Gao, elle est générale. C’est dans le dialogue et un esprit d’apaisement qu’une solution sera trouvée à vos réclamations», a indiqué Zahabi Ould Sidi Mohamed, président de la CNDDR. Il a également souligné que la réinsertion socioéconomique étant volontaire, elle reste une option qui s’offre à eux.
Le chef DDR de la section RSS/DDR de la Minusma, Ndiaga Diagne a, pour sa part, ajouté que «la mise en œuvre du processus de réinsertion se fera à travers les ONG locales et qu’à la différence de ce qui se faisait auparavant, les fonds mis à la disposition iront directement aux ex-combattants».
Il a assuré de la disponibilité de la Minusma à appuyer la poursuite du processus de DDR. «Nous sommes prêts à démarrer le processus si une date est fixée par la CNDDR en accord avec le gouvernement et les parties signataires», a précisé Ndiaga Diagne. Une visite des installations du camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), lieu où se tiendront les opérations de DDR à Gao, a mis fin à cette mission conjointe.
Après Gao, la délégation s’est rendue à Kidal et à Ménaka pour poursuivre ces sessions d’information et de sensibilisation auprès des ex-combattants de ces régions. La délégation a rencontré, au gouvernorat, le gouverneur de Kidal, le colonel Fodé Malick Sissoko, les autorités intérimaires, les membres de la société civile, y compris les associations de femmes et les anciens combattants censés bénéficier du programme de réintégration socio-économique. «À l’instar de cette sensibilisation, la prise en charge des “inaptes” du programme DDR, prouve l’importance d’une telle mission. Beaucoup de choses ont été réalisées jusque-là, même si le rythme est quelque fois lent. Avec des initiatives du genre, nous espérons léguer aux générations futures un avenir prometteur pour une paix durable au Mali», a expliqué le gouverneur de Kidal.
Comme à Tombouctou et Gao, les objectifs de la visite à Kidal étaient d’informer les ex-combattants et les éléments de groupes armés, sur les opportunités et les avantages de la réintégration socio-économique dans le cadre du processus de DDR. Il s’agissait également d’échanger ouvertement avec les membres de la communauté, y compris les femmes, les parties signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR), et de recevoir des recommandations pour les activités futures de DDR.
Le chef de l’équipe CNDDR, Moussa Doudou Haïdara, a présenté les points principaux du programme pour lequel un financement est prévu de la part de la Banque mondiale. Il s’agit notamment de projets d’accès à l’eau potable (forages, réhabilitation de points d’eau…), de dalles de franchissement d’oueds, de construction d’écoles et de barrages.
Les ex-combattants ont plaidé auprès de la Commission nationale de Désarmement pour la revue des critères de sélection pour le volet intégration. Les questions liées au quota et aux grades ont également été soulevées. La visite conjointe s’est terminée au camp du général Abdoulaye Soumaré, abritant le 72ème Régiment d’infanterie motorisée (RIM).
Source : Minusma