»Je faisais partie de la délégation de la Coalition pour le Mali qui s’est rendue à Gao et Ansongo. Je pense que les gens du Mujao sont ouverts au dialogue, mais pas un dialogue avec l’Etat », a-t-il déclaré. Celui-ci a ajouté »ils sont ouverts au dialogue avec les populations. D’ailleurs, c’est ce qui m’a inquiété. Selon eux (les gens du Mujao, Ndlr), ils sont venus pour répandre la religion musulmane sur la terre de Dieu. Tel est leur leitmotiv ».
»Je suis allé jusqu’à leur dire de commencer par sensibiliser les gens au lieu de lapider, couper la main, donner des coups de fouets. Je pense que tout cela constitue des extrémités et le prophète Muhammad lui-même n’est pas allé à ça (application de la charia) directement. Ils sont venus il y a quelques temps seulement et ils sont en train de passer directement à l’application de la charia », a-t-il laissé entendre tout en précisant qu’Ançar Eddine n’est pas présent à Gao et Ansongo.
»Ils ont dit qu’ils sont prêts à discuter avec moi, avec quelqu’un d’autre comme moi, mais, peut-être, pas avec l’Etat directement », a rapporté le député Diallo qui a fait état de son inquiétude.
»J’ai des espoirs mais également des inquiétudes. Les gens du Mujao ne sont pas nombreux, ils contaminent les populations locales. Même si on emploie la force (intervention militaire, Ndlr), on va l’employer contre des Maliens ».
Selon celui-ci, »l’Etat doit prendre le relai pour trouver la solution de les (gens du Mujao) faire partir de la zone. Puisque l’Etat central est lourd à mettre en place, certaines actions de négociations peuvent être menées par une organisation comme la nôtre (Coalition pour le Mali, Ndlr) ».
Parmi ces actions, M. Diallo a cité, en exemple, le domaine de l’éducation. En clair, il s’agit du »retour de l’administration dans certains secteurs (services essentiels), mais pas tous. Parce que si on demande le retour d’un préfet, ils ne vont l’accepter, tout comme un gendarme, un juge ».
»Je préconise que la Coalition, en relation avec le ministère de l’Education, aille négocier avec le Mujao à Gao et à Ansongo, afin que ses responsables permettent qu’on ouvre les classes et que les enseignants retournent sur place ».
»Quitte à ce qu’ils disent que les filles se voilent, quitte à ce qu’on mette les filles à part, les garçons à part. Tous ceux-ci sont des solutions provisoires en attendant que l’Etat central se mette en marche pour les chasser », a-t-il conclu.
L’Indicateur du Renouveau
31 Août 2012