Gao attend des autorités une solution pérenne au blocus imposé par les GAT

Marche contre l'insécurité à Gao, au Mali, le 27 janvier 2021

Ce blocus de l’axe Sévaré-Gao par des Groupes armés terroristes (la Katiba Sermas selon certains témoignages) dure depuis au moins 4 mois. A la date du lundi 30 mai 2022, 15 bus de transport en commun remplis de passagers en partance pour Gao étaient bloqués à Douentza depuis le mercredi 25 mai.

«Le problème se situe entre Douentza et Hombori, un tronçon de 147 kilomètres», avait déploré Almahady Moustapha Cissé, président de la Coalition des organisations et associations de culture sédentaire (Songhoy Chawara Batoo), lors d’un meeting animé en juillet dernier pour dénoncer cette situation. Au même mois (juillet) l’armée avait «escorté une trentaine de camions de Douentza vers Gao».

Ce qui n’a pas visiblement mis fin au blocus puisque le 3 août 2022 les terroristes ont incendié une vingtaine de camions (19 selon des sources concordantes) transportant des marchandises en vue d’approvisionner les marchés dans les zones qui sont sous leur emprise. Ces camions, qui avaient quitté Gao, étaient stationnés à Hombori depuis plusieurs semaines dans l’attente de l’escorte militaire.

On comprend alors la colère des forces vives de la Cité des Askia. «Nous voulons que cette route soit sécurisée pour de bon. Il s’agit d’un axe vital. Le sud est lié au nord par ce tronçon. Si on ne parvient pas à le sécuriser, c’est une partition de fait du pays», a averti M. Cissé, président de «Songhoy Chawara Batoo».

En tout cas, le conseil des ministres du 20 juillet 2022 a approuvé le contrat relatif à la réhabilitation de la route reliant Sévaré à Gao via Douentza. Le marché a été attribué à l’entreprise anglaise de génie civil Costain Ltd. pour un montant de 27, 02 milliards (soit 41 millions dollars) pour un délai d’exécution de 24 mois. Le financement du projet est pourvu par la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). 

Est-ce le début de la sécurisation tant souhaitée par les populations de la région de Gao ? Rien n’est moins sûr !

M.B