La cérémonie a été diffusée en direct à la télévision. Chaque Egyptien ressent que cette attaque le visait. Tous veulent vengeance, le sang doit répondre au sang, a déclaré un commentateur sur une chaîne d’Etat.
Le président Mohamed Morsi n’était pas présent mais l’agence officielle Mena a indiqué qu’il avait rendu visite à des soldats blessés dans l’attaque.
Des slogans hostiles aux Frères musulmans -dont est issu M. Morsi- ont été lancés dans l’assistance venue aux funérailles, et certains auraient tenté de s’en prendre à son Premier ministre, Hicham Qandil, venu se recueillir, ont rapporté des témoins.
Le porte-parole de la présidence a assuré que M. Morsi ne s’était pas déplacé aux obsèques car les mesures de sécurité nécessaires à sa présence auraient nui au caractère populaire de la cérémonie.
Un porte-parole militaire israélien a indiqué mardi qu’Israël avait restitué à l’Egypte les corps de six à huit assaillants impliqués dans l’attaque. Les corps –dont certains ont été déchiquetés, empêchant dans l’immédiat un décompte exact– ont été transférés aux autorités égyptiennes dans la nuit.
Initialement, Israël avait fait état de cinq assaillants tués par ses forces, mais les médias israéliens ont fait état d’un sixième corps retrouvé dans un pick-up qui avait explosé en tentant de traverser le poste-frontière.
Une source médicale égyptienne à al-Arich, dans le nord du Sinaï, a quant à elle fait état de six corps complètement carbonisés remis par Israël, parmi lesquels probablement celui d’un soldat égyptien qui aurait été forcé de suivre le commando.
De fait, quinze cercueils étaient alignés lors de la cérémonie funèbre, laissant supposer qu’un seizième corps n’avait pas encore été récupéré ou identifié.
L’armée égyptienne a promis lundi de venger ces gardes-frontières en qualifiant les auteurs de l’attaque de terroristes, les accusant d’avoir reçu l’appui de tirs de mortier depuis la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Mardi, des soldats et des policiers égyptiens ont fait des perquisitions dans des maisons du secteur de l’attaque à la recherche de suspects, ont indiqué des responsables de la sécurité.
Un correspondant de l’AFP a également vu des poids-lourds transportant des bulldozers vers la ville de Rafah, à la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza, qui pourraient être acheminés dans le cadre d’une opération de fermeture des tunnels de contrebande qui desservent l’enclave palestinienne.
Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza Ismaïl Haniyeh a accusé lundi Israël d’être responsable, d’une manière ou d’une autre, de l’attaque et rejeté toute implication palestinienne.
Les Frères musulmans égyptiens ont quand à eux évoqué une possible implication des services secrets israéliens, le Mossad, estimant que l’assaut visait à affaiblir le président Morsi.
M. Morsi avait déclaré peu après l’attaque que des instructions claires avaient été données pour reprendre le contrôle total du Sinaï, où la situation sécuritaire s’est détériorée après la chute en 2011 de son prédécesseur, Hosni Moubarak, sous la pression d’une révolte populaire.
L’armée égyptienne n’est que très faiblement présente dans cette péninsule désertique en vertu de la démilitarisation prévue par les accords de paix israélo-égyptiens de 1979.
(©AFP / 07 août 2012 20h35)