Les groupes terroristes du Nord du Mali se répandent sur le territoire nigérien. En l’espace d’un mois trois attaques ont été perpétrées faisant de nombreux morts parmi les forces nigériennes.
Selon les autorités nigériennes des attaques sont menées par des groupes terroristes qui ont pour base arrière le Nord du Mali. Le ministre chargé de la Sécurité a demandé à différentes reprises au Mali de prendre des mesures pour éviter d’exporter son insécurité.
La dernière attaque remonte à mardi. Des hommes armés ont attaqué les positions des forces de défense et de sécurité du Niger dans la bourgade de Banibangou, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière malienne. L’attaque a fait cinq morts et deux blessés parmi les éléments de la garde nationale. Les assaillants dans leur fuite auraient également emporté deux véhicules équipés de mitrailleuses.
Il y a quelques semaines, une autre attaque avait visé la prison de Koutoukalé une maison d’arrêt ultra sécurisée située au nord-ouest de Niamey, les assaillants qui voulaient libérer des prisonniers présumés terroristes ont été repoussés par des gardes en poste dans cette prison.
Les autorités nigériennes avaient déclaré que les hommes armés étaient vraisemblablement des éléments du Mujao (Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest) basé au nord du Mali. A ces deux événements, il convient d’ajouter l’attaque d’un camp d’accueil de réfugiés maliens.
Celle-ci avait fait 22 victimes parmi les militaires nigériens. Selon certaines sources, ces attaques auraient été organisées par Abou Walid El Sahraoui, ancien cadre du Mujao puis d’Aqmi dans le Nord du Mali. Ce dernier a récemment prêté allégeance à l’Organisation Etat islamique.
L’émission « Grand dialogue » du 9 novembre était consacrée à la menace terroriste et aux divers crimes transfrontaliers entre le Mali et le Niger. Pour certains observateurs, il faut une mutualisation des efforts entre les deux pays pour mettre fin à l’insécurité. Ces analystes estiment que les actions menées de façon unilatérale seront inefficaces.
Mourtalla Mahamadou, journaliste Nigérien était l’un des invités de l’émission : « Nos autorités n’arrivent pas jusque-là à mettre en place un système de collaboration pour sécuriser cette partie endeuillée par des attaques incessantes, depuis quelque temps, parce que de mon point de vue, au niveau politique, on n’a pas pris toute la mesure de l’importance de cette collaboration. On se cantonne à des solutions qui sont unilatérales. D’un côté, le Niger qui fait des efforts dans sa partie et de l’autre côté, le Mali qui essaye de faire des efforts également. Mais cela, de mon point de vue, ne suffira pas. Il faut qu’on aille vers la mutualisation des efforts, parce que c’est quand même une frontière sur laquelle aucun des deux Etats n’a un contrôle absolu, parce que c’est assez pour eux. Les populations vont et viennent, donc, c’est plutôt une mutualisation des efforts des patrouilles mixtes à l’image de ce qui se fait entre le Mali et la Mauritanie et à l’image de ce qui se fait entre le Niger et le Nigeria de l’autre côté ».
Avec Tamini 11/11/2016