De nos jours, force est de constater que trois mois après sa formation, le Gouvernement de Transition dirigé par le Dr Cheick Modibo Diarra ne fait que s’enliser dans l’incompétence et l’amateurisme et, le Mali continue de s’enfoncer.
Plus de trois mois après, force est de constater que sur chacune des questions prioritaires qui constituent la raison de sa nomination, l’action du Gouvernement est marquée du sceau de l’immobilisme, de l’improvisation et du pilotage à vue.
La « Feuille de route » du Gouvernement annoncée avec une forte publicité, seulement le 16 juillet, est plutôt un plan d’actions sans aucune vision politique et stratégique, et sans chronogramme ni délai précis, manifestement concocté sous la pression des événements et dans lequel les priorités brûlantes de la Nation ne sont guère mises en évidence.
Plus de trois mois après l’installation du Gouvernement, il n’y aucune avancée notable dans aucune des missions prioritaires de la Transition; les faits suivants sont assez révélateurs :
1- Sur la crise du Nord : à ce jour le Premier ministre et son gouvernement donnent l’impression de n’avoir aucune vision, aucune stratégie pour libérer (par la guerre ou par la négociation) les régions occupées. Dans les deux-tiers occupés de notre pays, le peuple subit quotidiennement souffrances et humiliations. Le Premier ministre est réticent à demander le concours de la communauté internationale pour sortir le pays de cette tragique situation.
2- Sur la préparation des élections : Il n’existe aucune feuille de route consensuelle, alors que l’audit du » fichier électoral consensuel » et une évaluation du RAVEC auraient permis d’engager les préparatifs sur des bases rigoureuses.
3- Sur la sécurisation des Institutions et le respect des droits des citoyens : le Gouvernement a été incapable d’assurer la protection du président de la République sauvagement attaqué le 21 mai dans ses bureaux. En outre, il se montre incapable de conduire une enquête sérieuse sur cette odieuse agression. Comme il a été incapable de faire la lumière sur l’assassinat des dirigeants de l’AEEM sur lesquels des hommes armés ont tiré à bout portant, le 30 avril, à la cité universitaire à Badalabougou.
De graves violations des droits de l’homme (arrestations arbitraires, détentions illégales, tortures abominables dont des séquences ont été diffusées sur des chaînes de TV internationales, allégations d’exécutions sommaires) ne font l’objet de la moindre attention du Gouvernement ou d’enquêtes indépendantes dans le simple respect de la loi.
Le harcèlement, la persécution de la presse, les enlèvements et les bastonnades de journalistes dans le but évident d’instaurer un climat de terreur et de bâillonner la liberté d’expression n’ont pas, à ce jour, fait l’objet de la moindre investigation. A cela il faut ajouter l’occupation illégale des bureaux du Conseil national de la jeunesse (CNJ) et la gestion calamiteuse du contentieux né de la fin de mandat du bureau de la chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM)
L’inaction du Gouvernement face à ces graves atteintes aux droits constitutionnels des citoyens, aux libertés individuelles et collectives encourage l’impunité et la persistance de ces actes criminels.
Au regard d’un bilan aussi négatif et des tergiversations du Gouvernement à solliciter l’aide internationale pour aider le Mali à sécuriser la Transition, restructurer les forces armées et de sécurité et libérer le Nord, le FDR émet de sérieux doutes quant à la capacité de ce Premier Ministre et de ce Gouvernement à conduire la Transition.
Il les invite en conséquence à démissionner en vue de faciliter les consultations pour la mise en place d’un nouveau Premier ministre et d’un Gouvernement d’union nationale.
Bamako, le 24 juillet 2012
Pour Le FDR
La 2eme Vice-Présidente
Ambassadeur Fatoumata Siré Diakité
Le Republicain