Au Mali nombreux sont les cadres qui ne se soucient que du volume de leur poche. Tout le monde se dit patriote à travers les paroles. Mais dans les actes, on est loin du compte. Certains syndiqués sont des politiques tapis dans l’ombre. Ils observent la scène politique et guettent le moment le moins propice pour le pouvoir afin de sortir des doléances maximalistes à même de le déstabiliser. C’est bien notre constat, suite aux nombreuses revendications financières, formulées par le Syndicat autonome de la magistrature, dirigé par Cheick Mohamed Chérif Koné.
Tenez-vous bien ! Pour un jeune magistrat débutant, il réclame 2 millions de nos francs comme prime d’installation ; le rehaussement des indemnités de judicature à hauteur de 800.000 FCFA pour chaque magistrat; le rehaussement des indemnités de logement à hauteur de 500.000 FCFA pour le magistrat de la Cour suprême et 300.000 FCFA pour les autres magistrats ; une prime de risque d’un montant de 150.000 FCFA pour tout magistrat; l’extension des dispositions du décret N°2014-0837/PRM du 10 novembre 2014 aux magistrats (indemnités de représentation et de responsabilité, d’eau, d’électricité, de téléphone, de résidence, primes de zone, de domesticité et autres).
Ce n’est pas tout. Les magistrats demandent des primes de responsabilité et de représentation à hauteur de 500 000 FCFA pour les grands magistrats et 300 000 FCFA pour les autres. S’y ajoutent, entre autres, le relèvement de la grille indiciaire des magistrats (350 à 750 pour le magistrat en début de carrière et 1100 à 3500 pour le magistrat de grade exceptionnel); la revalorisation des pensions des magistrats à hauteur de 50%.
Voilà des revendications maximalistes qui n’ont d’autres visées que de déstabiliser IBK, après la sortie honteuse du BIPREM, qui voulait à travers une plainte (déjà rejetée) mettre IBK en prison par méchanceté et par ingratitude. Heureusement que le bon Dieu n’est pas avec eux et ne sera jamais avec les abjects contre les bons. On se croyait dans le pays des troglodytes. Que non !
Pour revenir aux magistrats, communément appelés les enfants gâtés de la République depuis que le Président Konaré les a gratifiés d’un statut particulier avec plus de 400 000 francs CFA de salaire pour un magistrat débutant alors que leurs promotionnaires des autres corps, qui étaient les premiers de leurs classes, se contentaient de 80 000 francs FCFA, la moutarde leur est montée au nez.
Le Président Konaré l’avait fait avec le soutien de l’actuel Président, alors Premier ministre, pour conforter la démocratie, pour améliorer significativement les conditions de vie et de travail des magistrats afin qu’il y ait une saine distribution de la justice.
Ce traitement préférentiel, décrié par la plupart des syndicats d’alors, n’a pas donné les fruits escomptés. Les justiciables ne se sont jamais autant plaints de la justice que durant les deux décennies écoulées. Plus les magistrats sont dans des bonnes conditions, plus leurs appétits s’ouvrent et pour tromper leur faim, ils appliquent la vérité de la Fontaine : les cours et tribunaux vous rendront blancs ou noirs selon que vous êtes riches ou pauvres.
En tout cas, le BIPREM a eu un allié objectif : le syndicat autonome de la magistrature. Ils ont le même but inavoué : faire partir IBK. Les moyens de lutte sont différents : Le BIPREM à travers la diffamation, l’intox et le mensonge alors que le SAM passe par le front social à travers des doléances maximalistes, disons déstabilisatrices. Sinon comment le Président de SAM ose comparer le traitement des magistrats sénégalais à ceux du Mali. Il sait bien que la vie est bien moins chère à Bamako qu’à Dakar. Il sait bien que la location est encore plus chère dans le pays de la Teranga que dans la ville aux trois caïmans.
Cheick Mohamed Chérif Koné sait, aussi bien que ses collègues magistrats, que le cadre économique (micro et macro) du Sénégal est bien meilleur à celui du Mali. En termes clairs, le pays de Macky Sall est plus riche que celui d’IBK.
Le SAM aurait pu justifier ses doléances par la bonne santé de nos finances publiques, par la stabilité du régime politique, par la création ou l’augmentation de richesses. Rien de tout cela.
Il faut déstabiliser IBK pour l’empêcher de prendre la bonne route, celle de la paix, de la sécurité et du développement du pays. La priorité, c’est bien Kidal. La sortie réfléchie, calculée du Syndicat autonome de la magistrature, est bien ratée. Puisque le complot a été à la fois éventé et éventré. Il ne lui reste qu’à ranger ses doléances jusqu’à la prochaine fois, c’est-à-dire quand on aura exploité le pétrole ou le gaz de Taoudéni (nouvelle région au nord de Tombouctou). Là aussi, elles ne seront recevables que si le peuple constate, entre-temps, une amélioration dans la saine distribution de la justice.
Chahana Takiou