Les enseignants du nord refusent de reprendre le travail
Dans les régions du Nord, les cours restent suspendus malgré la levée du mot d’ordre de grève décidéemercredi par les syndicats de l’enseignement fondamental et secondaire. Le collectif des enseignants du nord estime que leurs préoccupations n’ont pas été prises en compte dans l’accord conclu entre le gouvernement et les syndicats. Les responsables du collectif demandent l’amélioration des conditions sécuritaires et l’indemnisation des enseignants victimes de la crise de 2012.
« Nous avons mis l’accent sur des spécificités, des particularités que nous vivons ici au nord qui ne ressortaient pas suffisamment dans les plateformes revendicatives au niveau national à l’occurrence l’insécurité que nous vivons. Il y a eu la crise de 2012. Donc nous avons estimé que l’Etat devait songer à l’indemnisation des victimes de la crise de 2012. Les inspecteurs ont accusé énormément de retard dans la prise en charge de nos collègues. Nous, nous avons notre propre plateforme, ce qui fait que, vous pouvez bien le constater aussi bien à Gao qu’à Tombouctou, le mot d’ordre est maintenu. Les collègues n’ont pas repris le chemin de l’école. Si par ricochet ça peut améliorer les conditions des enseignants en général, il n’y a pas de mal en cela. Nous ne sommes pas opposés à ce collectif, loin de là. Je pense que c’est une complémentarité. Ce qu’ils cherchent, c’est pour le national, nous, en dehors du national, avons des particularités sur lesquelles nous avons mis l’accent », a expliqué Mahamane Ag Aguissa, porte-parole du Collectif des enseignants du Nord au micro de Studio Tamani.
Rassemblés par MD
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Le blocage demeure
Au niveau de l’enseignement supérieur, la grève illimitée se poursuit malgré la relance des négociations prônée par le Premier ministre. Selon le secrétaire général du syndicat national de l’enseignement supérieur, la seule revendication qui n’a pas été satisfaite parmi les 7 points est la plus importante.
« Avant hier (NDRL : mercredi), le Premier ministre nous a reçus suite à l’interruption des négociations entre le gouvernement et le Synesup le 25 avril. Ce jour-là, sur la table de négociation, sur les 7 points de revendication, nous avons pu avoir un accord sur 6. Il reste le premier point qui est extrêmement important et qui est relatif à l’application de la grille plafond 3000, et un plancher de 1300. C’est ce seul point qui reste. Maintenant, le Premier ministre nous a appelés pour nous demander de bien vouloir retourner sur la table de négociations sur ce point. Bien évidemment, nous avons accepté et nous attendons dans ce sens, une note de la part du ministre du Travail et de la Fonction publique pour relancer les négociations sur le premier point », a expliqué Dr. Abdou Mallé avant d’insister que « la grève va continuer, mais nous espérons que ça va évoluer après la rencontre avec le Premier ministre. Parce que nous avons précisé les points de discorde à ce niveau avec le Premier ministre. Il a pris bonne note ».
Rassemblés par MD
FIN DE LA GREVE DE L’ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL
Les dessous de l’accord signé
Les négociations engagées par le gouvernement dans la nuit du 2 au 3 mai 2017, ont permis d’aboutir à un accord avec les enseignants qui ont décidé de lever leur mot d’ordre de grève après avoir obtenu« le statut du personnel enseignant » et l’amélioration de leur grille salariale. Ce nouvel accord devra coûter 5, 620 milliards à l’Etat.
Après plus de 6 mois de bras de fer avec le gouvernement, les enseignants ont finalement obtenu satisfaction avec un statut du personnel enseignant accompagné d’une grille correspondante à travers l’augmentation du point d’indice de la grille du personnel enseignant 94 points en moyenne, le maintien des primes et indemnités intactes, la création d’une commission pour trancher définitivement la question des sortants de l’Ecole normale superieure avec des documents convaincants lors des travaux de ladite commission. Aussi, les primes et indemnités existantes demeurent inchangées.
Selon le secrétaire général du Syndicat national de l’éducation de base, Amadou Coulibaly, le statut du personnel enseignant qui sera soumis à l’appréciation de l’Assemblée nationale lors de la prochaine session entraine de nettes améliorations de leurs conditions de travail et de vie. « Sur la grille annexée du statut général, la catégorie C commençait par 155 planchés pour atteindre 489 plafonds. La catégorie B1 avait naturellement 250 point planchés pour 600 point plafonds et B2 : 677 points plafonds. La catégorie A commençait par 330 point planchés pour 920 plafonds. Mais la nouvelle grille du statut du personnel enseignant fixe la catégorie C 235 points planchés pour 570 plafonds, B1 : 250 points planchés pour 600 points plafonds. B2 : 330 points planchés pour 780 points plafonds. A : 450 points plancher pour 1060 points plafond… », a détaillé M Coulibaly.
Le gouvernement s’est engagé à déposer le projet de loi relatif à un statut et une grille indiciaire annexée pour le personnel de l’éducation préscolaire et spécialisé et de l’enseignement fondamental et secondaire sur le bureau de l’Assemblée nationale au cours de la session parlementaire d’octobre 2017. « La date d’application du statut et de grille indiciaire annexée est celle de la promulgation de la loi y afférente. L’incidence financière de la grille est fixée à 5, 620 milliards. La situation des enseignements de l’Ensup commencera par les sortants de 2013 et 2014 qui ont intégré les fonctions publiques de l’Etat et des collectivités territoriales », aprécisé le secrétaire général du Syneb.
Bréhima Sogoba
UE-G5 SAHEL
La feuille de route au menu des débats
Les Comités de pilotage stratégique et technique du Projet d’appui au G5 Sahel pour la sécurité au Sahel se sont réunis les 3, 4 et 5 mai 2017 pour la 4è réunion conjointe des experts de l’Union européenne et du G5 Sahel en vue de l’élaboration d’une feuille de route pour soutenir les actions sécuritaires et de développement des pays membres.
Hier jeudi 4 mai 2017 l’UE et le G5 Sahel ont organisé une conférence de presse à l’Hôtel Salam. Elle a été animée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, accompagné à l’occasion du représentant spécial de l’UE sur le Sahel, Angel Losada et du secrétaire permanent du G5 Sahel, Najim El Hadj Mohamed.
Le ministre Abdoulaye Diop a évoqué la feuille de route entre les deux institutions dans le cadre de la sécurité et du développement dans le sahel. Il a expliqué que « le G5 crée en 2014 a pu déjà élaborer une feuille de route avec l’UE pour l’opérationnalisation de la force conjointe. Cette feuille de route prend en compte le volet sécuritaire et le volet de développement pour faire face à certaines fragilités quevit la région ». Il a aussi indiqué que la rencontre s’est penchée sur la concrétisation de la Force du sahel à laquelle l’UE s’engage à apporter un soutien financier et logistique.
Le ministre Diop a informé de la tenue en juin d’une rencontre de haut niveau ici à Bamako qui verra la participation du Haut représentant de l’Union européenne pour discuter des enjeux du G5 Sahel notamment dans le domaine sécuritaire et de développement.
Bien avant cette rencontre, M Diop a assuré que le G5 Sahel s’engage à finaliser les documents sur la mise en place de la Force conjointe dont le comité de défense, composé des chefs d’Etat-major des pays de l’union, s’est déjà réuni les 27 et 28 avril dernier. Le ministre des Affaires étrangères a promis que tout sera mis en œuvre cette année pour rendre opérationnelle la Force G5 S au vu de l’urgence sur le terrain. Il a rappelé que les forces sont déjà sur le terrain notamment à travers les pays comme le Tchad.
Le secrétaire permanent du G5 S, Najim El Hadj Mohamed, a ajouté que le comité de défense a déjà statué sur les questions territoriale, financière et technique, et a reçu l’endossement de l’Union africaine et attend dans un bref délai celui des Nations Unis pour l’accréditation de la force qui sera mise en place.
Najim El Hadj Mohamed a évoqué la crise libyenne qui affecte les pays comme le Tchad et le Mali. Il a par conséquent invité l’Union européenne à soutenir la sortie de crise en Libye pour la stabilité du Sahel.
O.D