Le Collectif « Touche pas à ma constitution » avait même adressé au président ATT une lettre ouverte lui demandant de surseoir au référendum. Pour les manifestants, notre pays avait d’autres priorités qui ont pour noms : l’insécurité, l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire, la lutte contre la corruption… Au cours d’une conférence de presse tenue samedi dernier, le Forum des organisations de la société civile (Fosc) a recommandé d’allouer les 9 milliards consacrés au référendum à l’armée confrontée aux attaques au Nord de notre pays.
Outre plusieurs points de la réforme décriés, Le collectif avait notamment mis en exergue ‘’l’impréparation du processus qui risque d’aboutir à un texte improvisé, mal élaboré, rempli de multiples lacunes et d’imperfections. ‘’Pour ce qui est du couplage du référendum avec le 1er tour de la présidentielle de 2012 : ‘’ elle n’est autorisée par aucune loi ‘’, selon le collectif. Pour Adama Diakité, président du Fosc, «cette réforme, si elle était adoptée, risquerait d’engendrer un régime monstrueux, pire que toutes les dictatures que nous avons connues, et qui serait un anachronisme au regard des aspirations à la Démocratie qui nous animent tous».
Au cours de la marche organisée le 30 décembre dernier par le Collectif « Touche pas à ma constitution », Ali Nouhoum Diallo, Président de la Comode, avait déclaré : ‘’ La démocratie risque d’être tuée au Mali et la révision constitutionnelle est inutile et nocive ‘’. Samedi dernier, à la faveur de la Conférence des fédérations du Parena qu’il dirige, Tiébilé Dramé, dans un discours d’une haute portée politique et historique, se penchait sur la fracture que connait aujourd’hui notre pays, en raison de la rébellion en son extrémité Nord. Déplorant les atteintes à la paix, à la cohésion sociale et à l’intégrité du territoire, il en appelait au dialogue, à la concertation et à la construction du pays par tous et par tous les moyens.
La Nation, disait-il, est en danger et les menaces qui, de tous côtés l’assaillent, jusque dans ses fondements, incitent, comme le stipule la loi fondamentale en l’alinéa 2 de l’article 118, à renoncer au projet référendaire en cours. En effet, il dispose « qu’aucune révision ne peut être engagée ou poursuivie s’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. ‘’ Toute chose qui impose l’abandon pur et simple de l’agenda de révision constitutionnelle.
Baba Dembélé
Le Républicain Mali 14/02/2012