Cette arrestation est une grande saignée dans les rangs du Mouvement de libération du Macina. En effet, les Famas, dans le cadre de l’opération d’envergure lancée fin octobre à Mopti et baptisé « l’opération Seno », ont arrêté Allaye Bocari Dia le 13 novembre 2016. Contacté par nos soins, la Direction de l’Information et des Relations de l’Armée(DIRPA) a expliqué que le financier et bras droit d’Amadou Koufa est plus précisément tombé dans les filets des militaires maliens dans la commune de Madiama, cercle de Djenné. Et après son arrestation, le prisonnier a été transféré à Bamako.
Suite à la recrudescence des attaques terroristes, l’opération Seno, qui signifie, en langue peule, sable, terre, terroir, est née en fin octobre pour mener des opérations afin de mettre hors d’état de nuire, traquer, neutraliser ou capturer tout élément suspect. Depuis la naissance de l’opération, au moins cinq terroristes ont été tués et une quinzaine de suspects capturés. D’une durée de trois mois, l’opération Seno consiste en la surveillance particulière des localités de Bandiagara, Koro et Mopti. Une zone qui a connu la percée d’attaques terroristes ces derniers mois. Selon le commandement militaire malien, c’est la plus importante opération de l’armée malienne pour pourchasser les terroristes, après l’intervention militaire française de 2013. L’opération est composée de soldats de l’armée, de gendarmes et d’éléments de la Garde nationale avec l’équipement militaire nécessaire, selon le ministère de la Défense du Mali.
Le Front de Libération du Macina est devenu une hydre à plusieurs têtes qui terrorise les populations maliennes. Son chef Amadou Koufa, un prédicateur radical, s’est particulièrement fait remarquer lors de la prise de la localité de Konna en janvier 2013 par une coalition de terroristes. Grandi à Nianfounké, Amadou connaîtra la célébrité, entre 2010 et 2012, en demandant, dans ses prêches, le retour à un islam rigoureux et en s’attaquant aux autorités politiques et administratives. Le lieutenant d’Iyad Ag Ali disparaîtra des radars après l’intervention française, en janvier 2013, qui a stoppé l’avancée des terroristes vers le Sud. Il sera donné pour mort à plusieurs reprises. Mais fera épisodiquement reparler de lui. Ainsi, plusieurs actes terroristes sur le territoire malien portent la signature du célèbre prêcheur.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain-Mali 16/11/2015