Les tirailleurs venus d’Afrique construisirent au camp de Gaïs une mosquée soudanaise (missiri en langue bambara), inspirée de celle de Djenné, dans la moyenne vallée du Niger (actuel Mali). L’initiative en reviendrait au capitaine, Abdel Kader Mademba, appuyé par le colonel Lame, alors commandant d’armes. Plus qu’un lieu de culte (la majorité des tirailleurs étant alors animistes et non pas musulmans), il s’agissait avant tout de construire un monument prestigieux, objet de fierté pour les tirailleurs sénégalais, et de recréer une ambiance propre à guérir le « mal du pays ».
L’édifice commencé en 1928 a été achevé en 1930 et son environnement – une pinède de pins parasol – a été agrémenté de très réalistes cases africaines et de termitières plus vraies que nature. Construite en béton armé, peinte en ocre rouge et propriété du ministère de la Défense, la mosquée soudanaise a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 18 juin 1987.
Rédaction Diasporaction