Fournitures alimentaires : Tout savoir sur les 400 000 000 de la présidence du Mali !

La publication, dans le N° 19753 du quotidien national Essor, du mercredi 19 octobre, d’un avis général de passation des marchés pour l’année budgétaire 2023, au compte de la présidence de la République du Mali, donne lieu à des interprétations décousues sur les réseaux sociaux ainsi que dans certains journaux.

Dans ledit avis, il est annoncé un montant prévisionnel de quatre cents millions de francs CFA (400 000 000), au titre des « fournitures de produits alimentaires pour le compte des services de la présidence de la République ». Plutôt que voir le côté transparence dans les procédures, ledit marché fait malheureusement l’objet de commentaires ostentatoires, dont l’unique but n’est que, d’une part, de salir le nom, voire la réputation de la première institution, qui a ouvert un vaste chantier de lutte contre la corruption. D’autre part, d’essayer de mettre la pression sur le chef du service financier de la présidence à leur octroyer des marchés.

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Cet appel d’offres a été publié conformément aux législations en vigueur en République du Mali. En effet, l’article 5 de l’arrêté N° 2015 du 22 octobre 2015 recommande, sur la base des plans prévisionnels annuels de passation des marchés publics, la publication, par les autorités contractantes, chaque année, au plus tard le 30 novembre, d’un « avis général indicatif faisant connaître les caractéristiques essentielles des marchés qu’elles prévoient de passer par appel à la concurrence durant l’exercice budgétaire auquel se rapportent les plans […] ».
En son article 33, le Décret du 25 septembre 2015 portant Code des marchés publics et des délégations de service public précise que les « plans prévisionnels annuels de passation doivent être communiqués à l’organe chargé du contrôle des marchés publics et des délégations de service public, au plus tard le 30 septembre de l’année précédant l’année budgétaire considérée, pour approbation et publication dans un délai fixé par arrêté du ministre chargé des finances ».
S’il était frauduleux ou si des intentions malsaines s’y cachaient, cet appel d’offres allait se passer sous silence sans aucune publication par voie de presse et en violation de toutes les dispositions ci-dessus citées. En outre, il convient de noter que ces fournitures concernent tous les services de à la présidence, y compris le cabinet des anciens présidents de la République ainsi que la prise en charge du Conseil des ministres. À ces charges, s’ajoutent celles des cérémonies présidées par le Président et les subventions des cantines au profit du personnel de la Présidence.

Se saisir de cette somme et essayer d’en faire une arme contre les autorités de la transition, en l’occurrence la première institution, c’est vraiment faire preuve de mauvaise foi. Pour rappel, la Direction administrative et financière (DAF) de la République du Mali a réussi de hauts faits dans le cadre de la réduction du train de vie de l’État, ainsi que dans la lutte contre la corruption innovée depuis le début de la Transition.
Dans le 4e numéro du « Courrier de la Transition », le magazine bimensuel de la Présidence du Mali, un article avait déjà exposé la nouvelle vision du DAF en matière de gestion des ressources de l’État. D’où la réduction des montants de tous les marchés et contrats à hauteur de 35 %.
À l’arrivée de l’équipe actuelle, le budget alloué aux contrats d’entretiens était excédentaire de 30 %. Ce qui mettait chaque année, la Présidence en incapacité de payer les prestataires à temps utile. Cet état de fait avait provoqué une accumulation d’arriérés de plusieurs milliards depuis 2016. Toute chose qui avait engendré des refus récurrents de la part des fournisseurs face aux sollicitations de la Présidence.
En bon soldat de la transparence, le Lieutenant-Colonel Cheick Mamadou Chérif Tounkara, a beaucoup assaini la gestion financière et des ressources humaines de la Présidence. De par l’efficacité de sa méthode, il a mis fin au traitement des travailleurs fictifs, coupé des lignes téléphoniques, des compteurs d’électricité et des fibres optiques aux coûts excessifs et ne relevant plus de la responsabilité de la DAF de la Présidence de la République.

« Réduire le train de vie de l’État demeure notre priorité absolue, car, de notre point de vue, l’exemple doit venir de la première institution », assure le DAF, avant de rappeler que le Président de la Transition n’a pas dérogé à la règle pour avoir renoncé aux 2/3 de ses fonds de souveraineté en les consacrant aux œuvres sociales destinées aux populations vulnérables.
Un homme qui se bat pour la rationalisation des ressources publiques depuis son arrivée va-t-il vouloir se salir dans une telle affaire ? En plus, ce genre de marché n’est attribué qu’au mieux-disant.
Ce montant a d’ailleurs toujours été insuffisant étant donné que la Présidence se voit, chaque année, dans l’obligation d’éponger les arriérés. C’est donc dire que le débat autour du marché de fournitures alimentaires manque de consistance. Restons donc concentrés pour mener à bon port le bateau Transition.

Rédaction Diasporaction