Tout a commencé le mercredi 29 Avril 2020, à Founé dans la Commune Rurale de Diora. Sabré Keïta demanda à sa femme Djénéba Thienou de laver ses habits, cette dernière, sans refuser cette tâche lui intima de puiser de l’eau du puits afin qu’elle fasse la lessive. Non content de cette demande de son épouse, le mari prît un comportement colérique pour finir par battre sa femme en la rouant de coups. Celle-ci pour s’échapper se réfugia chez sa tante.
Par la suite, le lendemain soit le jeudi 30 Avril 2020, le mari de la tante de la victime (Djénéba Thienou) remarqua des blessures visibles sur le corps de Djénéba, probablement causées par suite de scènes de ménage. Ainsi, celui-ci (le mari de la tante) aurait demandé au beau-père de la victime, le père de Sabré qui se nomme Pobanou Keïta de l’amener au Centre de Santé Communautaire (CSCOM) de Diora pour sa prise en charge.
A son tour, Pobanou Keïta chargea un de ses fils du nom de Obed Keïta, pour l’y amener. Une fois la patiente arrivée, le Directeur Technique de Santé Communautaire (DTSC), eu égard à la gravité des blessures, probablement causées par suite d’agression physique, exigea avant toute intervention, une réquisition à personne qualifiée délivrée par le Maire de la Commune Rurale de Diora. C’est ainsi que la dame Djénéba Thienou (sans avoir reçu de soins) et son beau-frère Obed Keïta revinrent au village pour acquérir la réquisition demandée.
Donc le vendredi 1er mai 2020, le père de l’inculpé lui remit 5000F afin qu’il puisse se procurer du document requis, puis ramener la pauvre dame au centre de santé communautaire pour recevoir des soins adéquats. Chemin faisant et en pleine brousse entre les localités de Founé et Diora, il interpella dans un premier temps son épouse, au sujet de sa dénonciation par celle-ci à l’agent de santé par rapport aux coups et blessures qu’il lui infligea et il lui intima à renoncer à la quête de la réquisition à personne qualifiée. En second lieu et devant le refus de la victime, il ne trouve mieux que de la faire descendre de nouveau de son engin, toujours en pleine brousse entre les localités Kénèsso et Gnoumoukuy pour la maitriser à terre comme un animal avant de l’égorger froidement avec son couteau et disparaitre dans la nature. C’est plus tard, le corps sans vie en état de début de putréfaction d’une dame fut découvert dans la brousse entre les villages de Kénèsso, Gnoumoukuy, Touba, Nitouakuy et Nianilo, tous dans la Commune Rurale de Diora, Cercle de Tominian.
Avec des recherches, le corps fut identifié en la personne de Djénéba Thienou, s’en est alors suivie une enquête menée par la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Mandiakuy, laquelle investigation a permis d’interpeller l’époux meurtrier qui a ensuite été poursuivi et inculpé devant le Magistrat instructeur pour Assassinat.
En outre, tant à l’enquête préliminaire qu’à l’information, l’inculpé n’a point démenti les faits qui lui sont reprochés. Il a soutenu d’avoir agi sous le coup de la colère à cause de l’affront qu’il aurait subi par le refus de son épouse de faire la lessive. Ce, tout en reprochant à sa défunte femme de l’avoir dénoncé par rapport à l’agression physique qu’il avait commis sur elle et l’obstination de celle-ci à vouloir se procurer de la réquisition à personne qualifiée qui pouvait l’exposer à des poursuites judiciaires. Toute chose qui le poussa d’ôter la vie à sa conjointe.
Aussi, d’après la procédure judiciaire, le comportement de l’accusé démontre à suffisance qu’il a savamment préparé son projet criminel avant d’entrainer en pleine brousse son épouse qui ne pouvait douter un instant sur sa volonté farouche à mettre fin à sa vie.
Le mardi 11 Octobre 2022, Sabré Keïta n’a pas manqué sa présence à son procès dont il est accusé d’Assassinat. Durant son audience, l’accusé a encore reconnu les faits et avoué également qu’il était sous l’effet d’alcool au moment des faits. Il a ainsi été châtié de la peine capitale, notamment la peine de mort par la Cour d’Assises.
Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut