Selon le président de la coalition des Alternatives Africaines Dettes et Développement du Mali (CAD MALI) Sékou Diarra, depuis la crise financière de 2008 et la récession mondiale de 2009, le G8 s’est métamorphosé en G20 et est devenu le centre de débats des dominants sur des solutions aux impasses interconnectées crées par le consensus de Washington. Il a indiqué que l’une des légitimités du forum des peuples est sa tenue en milieu rural depuis 2002 sur des questions d’atteinte du droit à la vie et au vivre ensemble. Si en 2002 et 2003 dans le village de Siby, ils ont pointé du doigt les politiques « rurales et de dépaysanisation » caractérisées par la misère paysanne, leur exode rural massive et leur transformation en des sans terres et en des ouvriers agricoles, en 2004 à Kita et 2005 à Fana, ils ont présenté des alternatives à la logique prédatrice de privatisation de la régie des chemins de fer et de la compagnie malienne des textiles(CMDT). C’était sous le masque du partenariat public-privé du trio OMC (Organisation Mondiale du Commerce), Banque Mondiale et du FMI (fonds Monétaire International).
En 2006 à Gao, le forum des peuples, en plus de la revendication des droits humains, a évoqué la question sécuritaire et la base arrière militaire au Nord.
A Koulikoro en 2007, des thèmes comme les revendications du droit humain, de l’eau et de l’assainissement ainsi que la protection et la sauvegarde du fleuve Niger, notre patrimoine commun, ont été abordés. Le village de Sikasso et le plateau Dogon ont accueilli respectivement en 2008 et 2009 le rassemblement des peuples indignés comme forces de proposition, les alternatives sur les questions de souveraineté alimentaires, agro écologie et économie politique des agricultures paysannes, la résolution des conflits ruraux et l’adduction d’eau dans la ville de Bandiagara.
En 2010, face à la mutation du G8 en G20 et à l’incapacité des puissants de ce monde à Séoul de stabiliser le système financier international, d’enrayer les changements climatiques et l’exploitation des inégalités sociales, de définir quel monde post-pétrole, il a été organisé une journée de manifestation populaire sur le terrain « Shaba Sangaré » à Lafiabougou.
Durant ces trois jours, plusieurs conférences et ateliers débats ont eu lieu et étaient animés par des professeurs et universitaires chevronnés.
Force est de constater que les débats et conférences ont tourné autour de cinq cases thématiques: les problématiques agricoles, foncières, minières, l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire ; les politiques macros économiques et les politiques sociales (santé, éducation, eau potable et travail) ; la gouvernance, l’économie sociale, solidaire et le commerce équitable ; la démocratie, le droit à la vie des peuples et du vivre ensemble ; la gouvernance des mobilisations, des résistances et la révolution.
Le forum a pris fin par la lecture de la déclaration finale qui demande a l’ensemble des citoyens-ne-s, de la société civile et des mouvements sociaux, de se mobiliser et de construire des convergences de lutte pour faire émerger au niveau local, national, international un autre monde, basé sur le partage des richesses, la solidarité et le respect des droits humains fondamentaux et de la nature.
Moussa Samba Diallo envoyé spécial