Cette rencontre était organisée par le Groupement patronal de la presse écrite, en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer. Dans son mot de bienvenue, le vice-président du Groupement patronal de la presse écrite, Chahana Takiou, a rappelé que ce cadre d’information, d’échange et d’approfondissement permet d’éclairer les journalistes afin qu’ils comprennent la Commission Vérité, Justice et Réconciliation pour pouvoir rendre compte aux populations.
Quant à la représentante de la Fondation Konrad Adenauer, Guèye Fatoumata Sy, elle a exprimé l’accompagnement de sa structure aux médias maliens. Pour sa part, le conférencier, Abdoulaye Macalou, a précisé que les Commissaires de cette Commission n’ont pas été nommés jusqu’à présent. Selon lui, pendant la transition, c’était la Commission Dialogue et Réconciliation, qui sera dans les jours à venir remplacée par la nouvelle Commission Vérité, Justice et Réconciliation.
Aux dires du conférencier, la mission de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation est de contribuer à l’instauration de la paix à travers la recherche de la vérité. «Elle est différente de l’ancienne Commission Dialogue et Réconciliation qui devrait réconcilier les gens à travers le dialogue, parce que tout simplement, il a été remarqué qu’après la création de cette ancienne Commission, il y avait eu beaucoup de voies qui se sont levées du côté des victimes pour réclamer qu’il y ait justice et que la vérité soit dite. C’est dans ce cadre que l’ancienne Commission a été restructurée», a-t-il expliqué.
«Nous avons hérité du siège, des matériels et de l’expertise de l’ancienne Commission. Au niveau du Secrétariat général, notre objectif est de préparer le terrain en attendant la nomination des Commissaires. Nous ne voulons pas que ces Commissaires, qui seront nommés, viennent et perdent du temps à cause de l’installation. C’est une Commission qui va durer 3 ans», a déclaré Abdoulaye Macalou.
Il a par ailleurs indiqué que les Commissaires auront la lourde mission de constituer des groupes de travail. Dans la constitution de ces groupes de travail, dit-il, l’accent va être mis sur les investigations des violations graves des droits de l’homme, sur la destruction du patrimoine culturel, et proposer, si possible, des mesures de réparations. À côté de ces groupes de travail qui vont aller dans le sens de la justice, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation a aussi pour rôle de faciliter le retour des réfugiés et leur réinsertion socio-économique.
«C’est une Commission qui doit aussi faire en sorte qu’il y ait la confiance entre communautés et les représentants de l’Etat», a-t-il ajouté. En outre, le conférencier a informé qu’en matière d’ancrage institutionnelle, la Commission est placée pour le moment auprès du ministère de la Réconciliation nationale, contrairement à l’ancienne qui était rattachée à la Présidence de la République. À l’en croire, l’unanimité est faite par tous les partenaires de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation et sur le fait qu’elle doit être autonome et indépendante sur le plan financier.
«La Commission n’a pas commencé à travailler mais le Secrétariat général est mis en place pour préparer la nomination des commissaires et la constitution des groupes de travail. Il est prétentieux de la part du Secrétaire général de donner son avis au sujet de la libération des terroristes comme étant une injustice. Ce sont les Commissaires, une fois qu’ils seront nommés, qui se prononceront sur les erreurs commises par l’Etat», a-t-il conclu.
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter 2014-12-23 19:07:34