En attendant, c’est la Cédéao qui va avaler des couleuvres avec cette remise en selle du capitaine Sanogo. A l’évidence, elle n’a pas la même lecture de la situation que le président intérimaire. Leurs points de vue sur le capitaine et son rôle sont opposés. Alors que l’organisation sous-régionale voit en Sanogo un élément dangereux à mettre de côté, Dioncounda pense autrement de l’intéressé. Pour lui, Amadou Sanogo est incontournable pour une sortie de crise durable. A ce titre, il faut l’associer plutôt que de l’écarter, d’où son retour annoncé par la grande porte avec le titre de vice-président du Haut conseil d’Etat (HCE, un organe consultatif).
Et il n’est pas exclu qu’à la fin de la transition, il retrouve le statut d’ancien chef d’Etat et les avantages liés que la Cédéao lui avait retirés, pour mieux l’isoler. Si le capitaine a renversé Amadou Toumani Touré avec comme motif, donner les moyens à l’armée pour combattre, à l’époque, la rébellion touarègue du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), il faudra lui permettre de se faire valoir.
En effet, le risque est grand que de potentiels putschistes se laissent convaincre que porter atteinte aux institutions, sous prétexte de sauver le pays ou la démocratie qui serait en danger, peut rapporter gros en termes d’impunité et de privilèges.
- A. D.
L’Indicateur du Renouveau
22 Août 2012