La réouverture du centre de formation professionnelle de Djoliba, construit en 1693 sur financement de l’USAID et fermé quatre ans après, a donné lieu à une grande fête. Celle-ci a été rehaussée par la présence du président ATT, du président du Conseil économique, social et culturel, des membres du gouvernement, des ambassadeurs et des représentants des organismes de coopération.
La cérémonie a débuté par le discours de bienvenue du chef de village de Djoliba, suivi de la présentation de la commune du Mandé par le maire Namourou Kéita.
Ensuite, le président de l’Assemblé Permanente des Chambres des Métiers du Mali s’est réjoui du fait que c’est à Djoliba que pour la première fois, un caractère solennel est accordé à la rentrée de la formation professionnelle, à l’instar de celles des autres sous-secteurs du système éducatif national. Il a, ensuite, fait remarquer que de 1994 à 2011, les organisations de formation professionnelles ont évolué d’une à plus de 60 organisations à travers tout le pays. Concomitamment, selon lui, les effectifs dans la formation professionnelle ont progressé de 20 à 4684 apprentis. Le président de l’APCMM a donc salué, non seulement l’engagement du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle pour la facilitation de la création des organismes de formation mais aussi, l’habilitation et le financement de la formation par apprentissage. «Aujourd’hui, les centres de formation sont passés du seul Centre père Michel à 69 centres de formation à travers tout le pays», a-t-il conclu.
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Modibo Kadjoké a, pour sa part, fait remarquer que le présent évènement a trois dimensions. Au-delà du lancement officiel de la rentrée de la formation professionnelle 2011-2012, le 14 novembre marque la réouverture du Centre de formation professionnelle de Djoliba. En même temps, il consacre le démarrage harmonisé des formations dans les centres et organismes de formation professionnelle au Mali. Modibo Kadjoké a, aussi, expliqué que le choix de son département et de ses nombreux partenaires techniques et financiers de miser sur la formation professionnelle procède du postulat suivant : «l’investissement dans le renforcement des ressources humaines est celui qui, à long terme, génère les effets les plus induits et les plus durables sur la qualité de la vie, la reproductivité, la compétitivité de l’économie et donc la création de richesses et d’emplois».
Souvent, méconnue, la formation professionnelle est le processus d’apprentissage qui permet à l’individu d’acquérir le savoir et les savoir-faire nécessaires à l’exercice d’un métier ou d’une activité professionnelle.
Au Mali, le dispositif de la formation professionnelle est essentiellement structuré autour de la formation par apprentissage de type dual développée dans le secteur de l’artisanat, la formation modulaire qualifiante, destinée à accueillir les déscolarisés et les néo-alphabètes et la formation tutoriale destinée aux jeunes chômeurs sans qualification. Cette dernière représente intolérablement la plus grande école de la formation professionnelle à travers l’apprentissage dit traditionnel, dispensé sur le tas dans divers ateliers, auprès d’un parent, d’un voisin, etc. Ce transfert bénévole de savoir et de savoir-faire constitue une des plus grandes valeurs que notre société se doit de conserver jalousement.
Pierre Fo’o Medjo
Le Républicain 17/11/2011