Sous la houlette de son président, Haïdara Cherif Mohamed, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne a tenu un point de presse ce jeudi 11 juin à son siège sis au quartier Mali. L’objectif était de décrier la situation qui préoccupe les Maliens de l’extérieur et demander au gouvernement d’agir urgemment pour que le pire n’arrive pas.
Les points majeurs inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre avec la presse sont entre autres : rapatriement des Maliens bloqués à l’étranger et au Mali, les 5000 hectares alloués à la diaspora en zone office du Niger, le remaniement ministériel et la régularisation des Maliens de France.
Pour rappel depuis la mi-mars, les frontières de notre territoire sont fermées.La raison elle est simple, c’est pour réduire le risque de propagation de la pandémie à coronavirus qui fait des ravages à travers le monde. Cette décision du gouvernement a bloqué beaucoup de nos compatriotes en séjour au pays et ceux vivant à l’étranger désirant rentrer au bercail.
Cette circonstance exceptionnelle due au coronavirus, a poussé le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, en toute responsabilité à mettre en place une commission interministérielle de gestion de la crise pandémique, dirigée par le Premier ministre Dr Boubou Cissé. Elle est composée des Ministères de la Santé et des Affaires Sociales, des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, des Maliens de l’Extérieur, de la Sécurité et de la Protection Civile et de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. À cet effet, le Président de la République a mis à la disposition de la commission, 6 milliards de francs CFA pour aider la diaspora malienne à faire face aux conséquences néfastes du COVID-19. Et lors de son adresse à la nation le 10 avril dernier, il a instruit le chef du gouvernement à tout mettre en œuvre pour le rapatriement des Maliens à l’étranger.
Dans un communiqué remis à la presse, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne a clairement dit que malgré la ferme instruction du Chef de l’Etat faite au Premier ministre, son Ministère de tutelle n’a reçu que 250 millions de francs CFA qui ont permis d’organiser des vols de rapatriement courant mai 2020 à partir des pays comme la Tunisie, du Maroc, la France, Dubaï et les États-Unis d’Amérique. Au regard du nombre pléthorique de Maliens encore et toujours bloqués ou en situation dérisoire à l’étranger, le CSDM trouve 250 millions de francs CFA dérisoires pour permettre au Ministère des Maliens de l’Extérieur et aux autorités diplomatiques et consulaires d’organiser les rapatriements.
Par ailleurs dans le paragraphe 3 du document mis à la disposition de la presse, le Conseil explique que malgré la mesure présidentielle allouant 6 milliards pour l’accompagnement de la diaspora malienne pendant cette crise, les Maliens déjà rapatriés ont dû payer leurs billets d’avion contre remboursement à l’arrivée et que les aéronefs affrétés pour les rapatriements sont arrivés à moitié vides.
Les responsables du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne précisent que depuis l’arrivée des Maliens vivant à l’extérieur, rentrés sur fonds propres, aucun d’eux n’a reçu le remboursement intégral de ses frais de billet d’avion comme promis. Car, expliquent-ils, les 250 millions de francs donnés au Ministère des Maliens de l’Extérieur n’ont essentiellement servi qu’à payer les frais d’hôtel à l’étranger ainsi qu’au Mali dans le cadre de leur confinement après leur retour en attendant de regagner leur domicile.
Préoccupée par la gestion des 6 milliards alloués pour sa cause, la faitière de la diaspora se questionne. Pourquoi avoir annoncé une mesure présidentielle d’accompagnement et de soutien à la diaspora d’un montant 6 milliards et faire payer les billets retour à un prix exorbitant ? Pourquoi la commission gérée par la Primature n’a remis au Ministère des Maliens de l’Extérieur que 250 millions sur les 6 milliards ?
Autant de questions qui restent sans réponse et c’est pourquoi, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne interpelle le Premier ministre également ministre del’Economie pour l’édifier sur l’utilisation des 6 milliards de francs CFA.
Affaire des 5000 hectares
Contrairement au courrier du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur daté du 30 mars 2020 sous le N°00018 concernant l’attribution de 5000 hectares de terres agricoles en zone office Niger plus précisément à Kolongo qui a fait le tour des réseaux sociaux, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne s’inscrit en faux. Ce sont des fakenews argue-t-il, en éclairant que ce projet a été initié par Abdrahamane Sylla, ancien ministre des Maliens de l’Extérieur avant le ministre Amadou Koïta. Des questionnements se posent sur la procédure d’attribution de ces 5000 hectares.Doit-elle être gérée par le Ministère des Maliens de l’Extérieur ou conjointement par une commission paritaire composée du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne, de notre ministère de tutelle, du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, de l’Office du Niger et le Ministère de l’Agriculture ?
N’est-ce pas après des élections législatives que le remaniement ministériel s’impose de plein droit, notamment un gouvernement très restreint de 25 ministres comme les résolutions du Dialogue National Inclusif le recommandent ?Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne prévient les autorités de maintenir le Ministère des Maliens de l’Extérieur, au besoin de le renforcer techniquement et financièrement. Car, pour le CSDM avec le grand nombre de Maliens établis à l’étranger, ce Ministère demeure le moteur de l’économie nationale.
Au chapitre des régularisations des Maliens de France en situation irrégulière, le CSDM est formel. Il éclaire sans nuance que le message relatif à la régularisation des Maliens en situation irrégulière autrement ditdes « Sans-papiers » émane de l’ancien E-mail du CSDM, qui depuis longtemps n’est plus opérationnel. Et donc ce message ne peut être qu’une tentative d’escroquerie fabriquée par l’ex président BaïdyDramé, exclu du CSDM de France depuis 2019 et de toutes ses instances. En outre, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne en appelle aux Maliens de l’extérieur à ne pas accorder du crédit à ce faux espoir d’une quelconque régularisation.
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