La rentrée politique du Parena qui a vu les camarades de Tiebilé Dramé lui gratifier le vocable de ‘’Tiebilé Tinyèn tigi’’, s’est inscrite dans la droite ligne de sa politique de dénonciation, de critique constructive et de propositions concrètes. Sans dénier au pouvoir élu ses droits ‘’régaliens’’, car c’est lui qui a dit qu’il pouvait et a été élu sur cette base. Alors il n’a qu’à faire ce qu’il peut.
Le Parena, parti d’opposition est dans son rôle de dénuder les actes de mal gouvernance, de surfacturations imputables aux hautes autorités qui se barricadent dans un système d’enrichissement illicite, lors de passations de marchés publics nécessaires comme ceux des matériels et équipements militaires, des équipements et intrants agricoles (tracteurs et engrais) et non nécessaire comme celui d’un deuxième avion présidentiel (Boeing737).
Le fils du président de la République Karim Kéita a-t-il acheté un avion (Falcon)? Le bouillonnant Secrétaire général du Parena, Djiguiba Kéita PPR aborde le sujet en termes d’interrogations. Le Parena est sur la piste et ses chasseurs d’informations dans les quatre coins du monde reniflent déjà coins et recoins pour revenir aux Maliens, munis d’informations bien fouillées, l’ossature d’un prochain mémorandum, si les recherches s’avèrent fructueuses. Le Parena saura-t-il contourner tous les obstacles comme ces peaux de bananes en préparation que le régime peut glisser devant les renifleurs pour les mettre sur une fausse piste ?
Le Parena, parti d’opposition semble miser sur le seul fonds de commerce qui repose jusque là sur le triptyque vérité « Tinyèn », promesse et espoir «Lahidu ni Jigiya ». Progressivement son président Tiebilé Dramé engrange le titre de Tinyèntigi, aux dépens de Ladji Burama dont le titre de Kankéléntigi est gravement menacé. Parce que non seulement le Parena commence à grignoter dans son électorat (le Parena a enregistré le jeudi 18 février l’arrivée d’un groupe de femmes transfuges du RPM), mais aussi les Maliens sont nombreux à parler de l’auto-goal (‘’Yabé’’) qu’ils se sont administrés lors de l’élection présidentielle de juillet Aout 2013, par le choix du candidat Ibk.
Le désenchantement a été brutal et les Maliens perdent espoir face au rendez-vous manqué de rétablir la sécurité et la bonne gouvernance, de freiner la corruption et la gabegie, de faire de la transparence l’usage au quotidien, de sanctionner les fautifs et de récompenser le mérite. Ces lots d’espoirs sont déçus par le pouvoir, le Parena avait pourtant alerté pour dire qu’on fonce droit au mur. Comme il avait avisé de surveiller le nord comme le lait sur le feu. Aujourd’hui le parti du bélier blanc propose au pouvoir de mettre en œuvre « les nécessaires concertations nationales », pour dégager l’horizon.
L’élan de désapprobation du pouvoir est d’autant décisive que les artistes et hommes de culture prennent le relai et donnent de la voix : le jeune rappeur Milmo, les plusiciens (poésie musicale) Mme Niaré et Robert Dissa, pour qui, il n’y a absolument rien dans les classes or sans une jeunesse formée, point d’avenir pour notre pays. Si la culture est ce qui reste après avoir tout oublié, elle est la voie candide pour nous montrer la bonne direction.
B. Daou