Foncier en Afrique:Les parlementaires de la sous-région prennent le taureau par les cornes

Fruit d’une collaboration entre les Assemblée nationale du Mali, parlementaire de la Francophonie et le Notariat Francophone, le séminaire dont l’ouverture des travaux a eu lieu  hier jeudi à l’hôtel Salam, a été présidée par le président de l’Assemblée nationale du Mali, Pr. Dioncounda Traoré, qui avait à ses côtés le ministre malien du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme, , Yacouba Diallo, M. Mathieu Ndikpo Mata Lamba, conseiller au secrétariat général de l’APF, le président délégué de la section malienne de l’APF, Abdramane Sylla, non moins 6ème vice président de l’Assemblée Nationale et les députés membres des parlements de la sous-région.

Pour le président de l’Assemblée nationale du Mali, Pr. Dioncounda Traoré, la gestion foncière au Mali, qu’il s’agisse du foncier rural ou urbain, figure parmi les préoccupations majeures des autorités du Mali, en témoignent les assises des états généraux du foncier tenue à Bamako, du 7 au 11 décembre 2009 où la problématique du foncier a été analysée et discutée dans ses dimensions essentielles.

Selon lui, les informations crédibles montrent que les litiges fonciers atteignent dans certains tribunaux, plus de 80% des dossiers à traiter, les décisions de justice sur ces problèmes donnent parfois lieu à des remous sociaux et terminent leur course au niveau des plus hautes juridictions. A l’en croire, sans jeu de mots « la sécurisation foncière » dépend de la sécurisation tout court de nos Etats, car de plus en plus, nos terres secrètent des conflits multiples, complexes, parfois douloureux : conflits à l’intérieur des communautés, conflits entre communautés unies par des liens séculaires, conflits entre Etats autour de portions de terres, conflits parfois entre les membres d’une même famille.

Pour président délégué de la section malienne de l’APF, Abdramane Sylla, le choix du thème : « Sécurisation foncière en Afrique », ne relève pas d’un hasard. Le foncier selon lui, a toujours été question dans toutes les communautés humaines et que de nos jours, ses approches nouvelles peuvent compromettre dangereusement la sérénité et la paix du monde. « Dans toutes les cultures et traditions du monde, la terre est sacrée, elle est un bien commun des communautés qui vivent ensemble et détermine le lien indissoluble de chaque individu avec sa communauté d’origine. Elle constitue le premier capital et la source de toutes les richesses », a expliqué Abdramane Sylla.

Selon lui, depuis quelques années, nos terres sont non seulement sources d’histoires et de conflits entre nos communautés en leur sein ou avec d’autres communautés voisines, entre nos Etats surtout au lendemain des indépendances, mais aussi deviennent surtout objets de convoitises (les terres les plus boisées, les plus fertiles et mêmes les plus stratégiques).

Concernant le Mali, Abdramane Sylla a montré combien les litiges fonciers font débats devant les tribunaux, notamment des conflits entre éleveurs nomades et agriculteurs en milieu rural, une parcelle de propriétaires multiples… Poursuivant, il a ajouté que les problèmes fonciers touchent aussi notre propre environnement, notamment par l’exploitation outrageuse de nos forêts et par la dimension de la déforestation et de la désertification qui finit par détruire la nature des sols et les rend infertiles à la vie elle-même…

A noter que c’est au cours de la 18e session des parlementaires francophones de l’Assemblée régionale réunis à Dakar en Mai 2009, qu’il a été recommandé au secrétariat général de l’APF et la Commission de la coopération et de développement de prendre les initiatives et les contacts en relation avec l’OIT, pour l’organisation et la tenue de deux séminaires sous régionaux sur la sécurité foncière en Afrique dont l’un concerne l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest. Après le premier, tenu à Yaoundé le 06 avril 2010 pour l’Afrique centrale, c’est au tour du Mali pour l’Afrique de l’Ouest.

Oumar Camara

L’Indicateur Renouveau 15/04/2011