Ce constat a été fait samedi dernier, lors d’une assemblée générale suivie d’une conférence de presse de l’Uacdddd, à Niamakoro Sébougouni. La foule, dont une majorité de femmes, était venue en grand nombre pour dire sa détermination à poursuivre la lutte. On lisait sur les banderoles : Ne Touche pas à ma terre, Ne Touche pas à ma maison, Ne Touche pas à mes militants. ‘’ En effet, le président de l’Uacddd – association qui ne regroupe pas moins de 108 organisations – Soungalo Koné et Massa Koné, le secrétaire général adjoint, ont dénoncé le laxisme des autorités face à leurs doléances.
Dans leur déclaration, ils reprochent au gouvernement le gel des rapports de la commission ad hoc, la conduite d’opérations sur les terrains litigieux, les arrestations arbitraires de leurs militants, la dégradation de la situation foncière, le nombre toujours plus croissant de déguerpis, le business d’une minorité sur le dos du peuple, l’accaparement des terres des paysans et le manque de volonté politique des autorités à résoudre leurs problèmes. Le président de l’Uacdddd a fait la genèse de leur dossier. Les litiges fonciers concernent les communes du district de Bamako, le cercle de Kati et certaines zones de la région de Sikasso et de Ségou.
En janvier 2010, ils avaient remis un mémorandum au gouvernement. Après un premier constat d’immobilisme, a dit Soungalo Koné, ils ont organisé une marche le 9 mars 2010. Sous la menace d’une deuxième marche, le 19 mars 2010, une réunion s’est tenue avec le Ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales (Matcl), avec comme ordre du jour : examen des doléances de l’Uacdddd. Du 19 mars 2010 au 19 mars 2011, les travaux, a expliqué Soungalo Koné, ont été faits avec les maires, les préfets, les techniciens impliqués dans le foncier, puis envoyés dans les différents gouvernorats.
Les conférenciers ajoutent : ‘’ Conformément à leurs habitudes d’indifférence, face aux problèmes de l’Uacdddd, les autorités n’ont réservé aucune suite favorable à ces travaux. Ce faisant, l’Union avait projeté une autre marche le jour même du cinquantenaire, le 22 septembre 2010. Elle a été aussi suspendue, suite à des promesses des hautes autorités qui, aussi, n’ont jamais été honorées. ‘’ L’Uacdddd a signalé la création d’une commission ad hoc le 18 mars 2011 composée de 5 départements ministériels et de 2 représentants de l’Union. La commission ad hoc, indiquent les conférenciers, a tenu sa première réunion le 29 avril 2011 et mis en place deux sous commissions dont les rapports ont été centralisés au niveau des gouvernorats.
Les copies des rapports, ont-ils affirmé, ont été acheminées depuis le 29 septembre 2011. C’est à ce titre qu’ils ont ajouté : ‘’ De cette date à nos jours, les réunions de la commission ad hoc sont sabotées systématiquement par des départements ministériels, membres de cette commission et des sous commissions ‘’.
Baba Dembélé
Le Républicain 12/03/2012