Les président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien, Mahamadou Issoufou, tchadien, Idriss Deby, et burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, ont participé mardi et mercredi à Niamey, au 4e sommet du G5-Sahel. Pour l’heure, les 500 millions de dollars nécessaires ne sont pas encore mobilisés par les cinq pays.
Une nouvelle conférence de financement de la Force conjointe du G5-Sahel va se tenir le 23 février prochain à Bruxelles. C’est la principale conclusion issue du sommet tenu mardi à Niamey au Niger par les chefs d’Etat des pays membres.Un an après son lancement, le financement de la FC-G5, qui doit lutter contre le terrorisme et le crime organisé dans cette région, n’est toujours pas bouclé malgré la création récente d’un fonds fiduciaire pour accueillir les contributions des partenaires. Les 500 millions de dollars nécessaires ne sont pas encore mobilisés par les cinq pays.Les chefs ont décidé à ce sommet de Niamey d’organiser une conférence à Bruxelles le 23 février prochain pour demander à d’autres partenaires de mettre la main à la poche après les Etats-Unis, la France, l’Union européenne et l’Arabie saoudite qui ont déjà fait des annonces de soutiens financiers.La conférence de Bruxelles sera le premier acte de la présidence nigérienne de cette organisation puisqu’à l’occasion de ce sommet de Niamey le président malien Ibrahim Boubacar Kéita a passé le flambeau à Mahamadou Issoufou pour un an à la tête du G5 Sahel.L’ancien patron de la Monusco, Maman Sidikou, est nommé secrétaire permanent de l’organisation. Il remplace un autre Nigérien, Mohamed Najim.
« L’urgence que cette force soit opérationnelle »
Les présidents burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, tchadien Idriss Deby, mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, malien Ibrahim Boubacar Kéita et nigérien Mahamadou Issoufou étaient présents à l’ouverture du sommet, ainsi que la ministre française de la Défense Florence Parly.Lancée début 2017, la FC-G5, dont la mission est de combattre les groupes jihadistes qui sévissent dans la région sahélienne, « sera opérationnelle à la fin du mois de mars », a affirmé dimanche devant la presse le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Hubert Coulibaly.A l’ouverture du sommet, le président Issoufou a souligné « l’urgence que cette force soit opérationnelle » pour la « sécurité » des pays sahéliens. Florence Parly a estimé que c’était « désormais en bonne voie ».Lors du sommet, les chefs d’Etat ont planché sur la recherche « des financements complémentaires » pour assurer « la montée en puissance » de la Force conjointe, qui doit être composée de 5000 soldats des cinq pays impliqués d’ici la mi-2018, selon une source proche du sommet.Les groupes jihadistes, dispersés lors de l’intervention française au Mali en 2013, ont retrouvé depuis un nouveau souffle dans le Nord et le Centre de ce pays malgré la présence de 12 000 casques bleus de l’ONU et de la force française Barkhane qui compte 4000 hommes dans la région.Multipliant les attaques contre ces forces et l’armée malienne, ils ont étendu en 2017 leurs actions au centre et au sud du Mali, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, qui sont aussi régulièrement touchés.La FC-G5 a déjà un quartier général, à Sévaré au Mali, et a déjà mené en coordination avec Barkhane deux opérations dans la zone des « trois frontières » entre Mali, Niger et Burkina Faso.
250 millions pour la force conjointe
Les pays du G5-Sahel, parmi les plus pauvres du monde, peinent cependant à réunir les 250 millions d’euros nécessaires à la force conjointe.Pour l’heure, l’Union européenne a promis 50 millions d’euros, la France 8 millions (surtout en matériel), chacun des cinq pays fondateurs 10 millions, et l’Arabie saoudite une contribution de 100 millions de dollars. Les Etats-Unis ont quant à eux promis aux cinq pays membres du G5-Sahel une aide bilatérale globale de 60 millions de dollars. Une nouvelle conférence de financement de la force conjointe est prévue le 23 février à Bruxelles.Comme l’a rappelé Florence Parly, « les opérations de la force conjointe doivent être coordonnées avec des actions au bénéfice des populations », pour voir un « vrai recul des terroristes ».Sur ce registre, le G5-Sahel a signé lundi un protocole d’entente avec le Programme alimentaire mondial (Pam) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour que les deux agences onusiennes appuient « la résilience alimentaire » des populations des cinq Etats sur la période 2018-2020.Les présidents du G5 ont par ailleurs étudié lors du sommet le processus de suppression des visas et des frais d’itinérance entre les cinq pays, ainsi qu’un projet pour la création d’une compagnie aérienne « Air Sahel » et un autre pour la construction d’un chemin de fer « trans-sahélien » de près de 6000 km.
Avec AFP