Le mercredi, 12 avril 2023, la Cour suprême a mis fin au bras de fer judiciaire engagé entre les héritiers de Soumaïla Cissé pour le contrôle de la présidence du parti. Pour la justice, Gouagnon Coulibaly est l’unique commandant à bord du bateau de la formation de la poignée de main. Le feuilleton a donc bien pris fin, mais quel avenir pour le parti après plus d’une année de bras de fer ? Le camp perdant va-t-il s’en tenir à la décision de la justice ? Difficile de répondre par l’affirmative. Mais la cohabitation s’annonce déjà très compliquée.
Ça y est ! C’est la fin de la longue bataille judiciaire URD contre URD, puisque chaque camp se réclame des idéaux du parti et de son père fondateur, feu Soumaïla Cissé parti brusquement, arraché à l’affection de tous, plongeant le parti dans une crise de succession. La Cour suprême, délibérant publiquement et contradictoirement en son audience de ce 12 avril 2023, a rejeté le pourvoi en cassation introduit par le Professeur Salikou Sanogo contre l’arrêt du 07 septembre 2022 de la Cour d’appel de Bamako mettant fin à la bataille. En effet, depuis le décès brutal de Soumaïla Cissé, le parti de la poignée de la main dans la main est plongé dans une crise profonde pour le choix d’un président successeur et de celui qui doit conduire le parti aux élections présidentielle prochaine. Le congrès tenu le 16 janvier 2022 par certains cadres, avec pour seul point à l’ordre du jour la désignation d’un nouveau président qui devait être la solution, a finalement été source de problème. Si c’est Gouagnon Coulibaly qui a finalement été porté à la tête du parti, Salikou Sanogo et une partie des membres de l’URD ne reconnaissent pas les résultats de ce qu’ils considèrent comme un non-évènement. C’est là qu’est partie une longue bataille judiciaire entre les membres du même parti. Le verdict de la Cour suprême du mercredi, 12 avril 2023, vient de mettre fin à la bataille judiciaire qui aura duré plus d’une année en confirmant Gouagnon Coulibaly, président du parti.
Que restera-t-il de l’URD après ce long marathon judiciaire?
L’Urd sort-t-il grandi de cette crise ou Est-ce sa fin ? Soumaila Cissé avait voulu un parti fort et prêt à accepter tout le monde. La question mérite d’être posée au vue de la détermination qui accompagne tout au long de la bataille judiciaire. Mais ce qui été constaté, c’est que avec la confirmation de Gouagnon Coulibaly, celui-ci a toujours tendu la main au camp adverse, même avant le dernier verdict de la justice. En tout cas pour rester fort, il faut rester souder. C’est pourquoi il y a une véritable nécessité de rassembler toutes les filles et tous les fils de l’URD afin de continuer à préserver le précieux héritage de Soumaïla Cissé et de faire rêver les maliens pour un Mali prospère. Cette tâche incombe en premier lieu au commandant en chef du parti, en l’occurrence M.Gouagnon Coulibaly. Le camp Salikou va-t-il voir les choses sous cet angle. Pas évident car selon certains confrères, en réaction au verdict de la Cour suprême, Pr. Salikou Sanogo aurait déjà annoncé la création d’une nouvelle formation politique lors d’une rencontre avec ses partisans. « Depuis le début de cette affaire jusqu’après le verdict du 12 avril dernier, je vous ai entendus, j’ai consulté, j’ai écouté et j’ai compris que tous les responsables, militants, sympathisants de l’URD épris de paix et de justice, respectueux de nos valeurs et de nos principes sont résolument engagés à perpétuer le combat de nos défunts Présidents et à honorer leur mémoire sous une forme plus saine plus attrayante, plus conviviale et plus rigoureuse. C’est dans cette perspective qu’il nous faudra rester sur la scène politique, et disposer d’un nouvel appareil politique à travers lequel nous allons continuer à partager avec les Maliennes et les Maliens nos aspirations pour mieux protéger notre République et bien sauvegarder notre démocratie, afin qu’il y ait plus de développement au Mali. Il nous faut impérativement recréer l’espoir chez les Maliens ».
C’est dans cette optique qu’il évoque, la création de deux commissions qui seront, précise-t-il, chargées, l’une de la rédaction des futurs textes de cette formation politique, et l’autre chargée de la communication et de la sensibilisation à l’endroit de toutes celles et de ceux qui partagent les valeurs et principes. C’est aussi pourquoi on le dit très souvent « un mauvais arrangement vaut mieux qu’on bon procès ».
A suivre
Zié Coulibaly
Source : Plume Libre