Les centres d’inscription sur les listes électorales ont été submergés par les demandes au cours des dernières heures. Armé d’un tampon et d’un stylo, Cheikh Tidiane, président de la commission des révisions dans le quartier du Plateau, au centre-ville de Dakar, reçoit tellement de monde qu’il n’a pas le temps de faire une pause : « Les gens attendent toujours le dernier moment pour s’inscrire », se plaint-il.
Mais, à l’extérieur, aucune affiche, aucune indication sur le processus en cours, qui doit être clôturé à 00h, dans la nuit de mardi à mercredi. Une absence qui marque les opérations, officiellement entamées le 4 janvier dernier.
« J’ai le sentiment que la sensibilisation n’a pas été de mise depuis le début. Ce n’est qu’à partir de juin que les gens ont compris l’importance du processus » confie le président de commission du quartier Fann Point E.
Le 31 juillet, les mouvements de citoyens avait déjà demandé une prorogation du délai d’inscription. Quelques jours auparavant, des statistiques montraient que sur un potentiel de 1,3 million d’électeurs, seulement 140 000 s’étaient effectivement inscrits.
Le mardi 16 août, le mouvement de jeunes « Y’en a marre » est revenu à la charge, en allant déposer un mémorandum auprès du ministre des Elections Cheikh Guèye dans lequel il réclame un nouveau délai de 45 jours. Un délai « raisonnable pour permettre aux Sénégalais de s’inscrire », estime Fadel Barro, coordinateur du mouvement, car l’inscription doit « être accompagnée de mesures (…) au niveau des forces de police et au niveau des préfectures pour que les jeunes puissent être pris en charge » et de citer le succès de la campagne du mouvement, entamée en avril. Selon Fadel Barro, celle-ci aurait permis de rallier la moitié de l’électorat potentiel, soit 600 000 personnes.
L’élection présidentielle sénégalaise doit avoir lieu le 26 février 2012.
RFI 17/08/2011