Les syndicats signataires du 15 octobre 2016 mettent fin à près de 4 mois de grève suite à un accord avec le gouvernement, a indiqué un communiqué publié dans la soirée du samedi 18 mai 2019 par la Primature.
Dans une déclaration publiée cette même soirée (samedi 18 mai 2019), les syndicats signataires du 16 octobre 2016 ont ainsi annoncé la suspension de leur mot d’ordre de grève «sans pression aucune» et ont invité leurs militants à reprendre les cours le lundi 20 mai 2019 à partir de 7h30 mn.
Cet accord a été obtenu à l’issue d’une «grande rencontre autour de la crise scolaire» présidée par le Premier ministre Boubou Cissé ce samedi 18 mai 2019 à la Primature. Au cours de celle-ci, M. Boua Simpara, président du Collectif des partenaires de l’école, a informé les participants de l’acceptation par les syndicats de l’offre du gouvernement sur le «point 2» des doléances à savoir les 20 000 F CFA de majoration de l’indemnité de résidence.
«Cette information qui annonçait la fin de la grève a été accueillie par des applaudissements nourris», a précisé le communiqué de la Primature. Le Premier ministre a salué le ministre de l’Education nationale et l’ensemble des acteurs et partenaires qui ont contribué au «dénouement heureux de la crise».
Toutefois, a prévenu le chef du gouvernement malien, «nous devons être prudents car chat échaudé craint l’eau froide». Il a ensuite exhorté les différentes composantes de la société à se «faire confiance» et surtout à mettre en place des mécanismes d’anticipation des crises. «Le gouvernement respectera tous ses engagements», a-t-il promis.
A 20 000 F CFA comme indemnités de résidence, l’incidence financière sera de 15 milliards F CFA par an. Pour le ministre malien de l’Education nationale, M. Tioulenta, «l’accord obtenu est le résultat d’une synergie d’actions entre tous les acteurs et partenaires de l’école Malienne. A tous, merci d’avoir mis le Mali au dessus de tout».
Certes que l’annonce de la fin de cette longue grève des syndicats d’enseignants a été bien accueillie par les parents d’élèves. Mais, ils sont nombreux à être sceptiques quant à la possibilité de sauver encore l’année scolaire.
Et cela d’autant plus que, dans l’enseignement public, beaucoup d’établissements n’ont pas encore exécuté même le 1/3 de leurs programmes alors que les examens de fin d’année commencent généralement en début juin au Mali.
«Il ne reste presque plus rien à sauver de cette année scolaire car même le 1/3 des programmes n’a pas été exécuté. Nous devons accepter le fait que nos enfants ont été sacrifiés cette année par les enseignants», a dénoncé S. Diarra, membre de l’Association des parents d’élèves de la commune IV du district de Bamako. Un avis largement partagé par nos interlocuteurs sur la question.
Quant au ministre de l’Education nationale, il a assuré les parents que «toutes les dispositions sont déjà prises pour permettre la poursuite de l’année scolaire». Il est question surtout de réaménager l’année scolaire avec des examens prévus pour juillet ou août 2019.
Rappelons que la Commission de bons offices qui a facilité l’accord entre le gouvernement est présidée par le Médiateur de la République du Mali. Elle est composée, entre autres, des Centrales syndicales (UNTM, CSTM, CDTM, CMT) ; de la Fédération nationale des Associations des parents d’élèves et étudiants du Mali (FENAPEM), l’Association des écoles privées agréées du Mali (AEPAM), l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), du Collectif des partenaires de l’école malienne, les représentants des partis politiques de la majorité et de l’opposition, les représentants des Familles fondatrices de Bamako, les Confessions religieuses, le Conseil national de la Société civile.
Moussa Bolly