Il est à noter que les campagnes se sont déroulées dans une ambiance fiévreuse, carnavalesque dès fois, avec une débauche d’énergie et d’argent qui n’a laissé personne indifférent. L’on pourrait même dire que les manifestations festives l’ont de loin emporté sur les explications des programmes politiques des différents protagonistes. L’on aura aussi noté l’engagement surexcité des jeunes qui s’intéressent désormais avec intérêt aux affaires de leur cité. Cette frange de la population a été, semble-t-il, davantage galvanisée par la présence parmi les candidats têtes de listes de Moussa Mara, numéro 1 du parti Yelema, jeune intellectuel à qui il manque encore quelques années pour souffler ses quarante bougies et qui fut déjà éphémère maire de la commune. Sa participation à plusieurs joutes a été un catalyseur général dans la campagne. Car n’avait de raison de faire de la figuration, encore moins de croire gagner la partie sans coup férir. L’ambiance et la détermination au sein du parti Yelema montraient clairement que l’objectif était d’assurer le retour à la tête de la municipalité de Moussa Mara. Le Rpm, qui fait figure de mastodonte dans la commune, n’a point dormi sur ses lauriers.
Le parti du Tisserand avait pour cela d’évidentes. Son président, Ibrahim Boubacar Keïta, est le plus célèbre résident de la commune en tant qu’il a déjà été Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, hautes postures qui braquent les regards sur lui. Mais les élections communales partielles qui viennent de se tenir portaient surtout un défi majeur pour IBK dans la circonscription. En effet, lors des dernières élections législatives, le président du Rpm a bien failli ne pas être réélu alors même qu’il était président sortant de l’Assemblée nationale. La faute en serait revenue à Moussa Mara, jeune loup aux dents longues et qui ne fait plus mesurer ses ambitions à compter dans la commune. En tout cas, IBK n’est pas resté l’arme aux pieds. Il a été vu partout, animant des meetings avec l’engagement requis pour une compétition sérieuse.
Sa présence sur le terrain a sans doute galvanisé les troupes données pur découragées du Rpm en commune IV. Elles avaient certainement besoin d’une telle stimulation pour se lancer à la reconquête du fauteuil perdu d’Issa Guindo.
Autre leader d’envergure nationale qu’on a vu sur le champ de bataille fut Me Mountaga Tall, président du Cnid-Fyt. Sans trop risquer une présence aux avant-postes, il est quand même monté au front. Sans doute pour signifier que chaque élection compte pour la direction du Parti au Soleil- Levant. Le Cnid-Fyt, en alliance avec l’Urd, a montré de réelles ambitions de figurer au conseil prochain conseil municipal.
Deux partis politiques ont été des nouveaux venus sur l’échiquier local : la Codem et le Pdes. Les observateurs ont noté chez eux une réelle volonté de marquer le territoire. Ils ont en tout cas talonné partout les plus anciens partis. Moulaye Haïdra de la Codem a ainsi pu mettre en avant les exigences de solidarité qui constituent le credo de son parti tandis que Ahmed Diané Séméga a conduit plusieurs délégations auprès des notabilités et des chefferies traditionnelles de la commune. En ce qui concerne Kaoural Renouveau, la seule association en compétition, elle a fait prévaloir son travail sur le terrain au profit des populations.
Un problème récurrent a été observé tout le long de la campagne. Au grand dam des âmes vertueuses, les jeunes de la commune IV sont encore réceptifs aux arguments de l’argent, du thé et autres matériels sportifs. Faux gages pour des citoyens avertis, déplore Moussa Diarra, secrétaire général de la sous-section jeunesse Rpm de Sébénikoro.
Abdoulaye Kékoro Sissoko (stagiaire)
Le National 07/02/2011