Depuis des années, les examens de fin d’année au Mali sont entachés par des cas de fraudes et des fuites de sujets.
Cette année, les nouvelles autorités veulent faire des examens dits « propres».
Ainsi, dans le souci de lutter, voire d’empêcher la fraude et la fuite des sujets, le ministère de l’Éducation a organisé, le lundi, 28 juin, un atelier de réflexion et d’identification des pistes de solutions pour l’atteinte de cet objectif.
Les recommandations et stratégies issues de cet atelier seront appliquées dès les prochaines sessions.
«Des examens propres et crédibles». Voilà l’objectif que se fixent les autorités de la transition cette année, affirme Sidibé Dédéou Ousmane, ministre de l’éducation nationale, qui présidait la cérémonie d’ouverture de cette rencontre.
Pour Mme la ministre, ceux-ci refléteront les efforts réels des enseignants et des élèves durant une année scolaire. « J’avais dit, en boutade, à mes collaborateurs, qu’on va les appeler deux F (fuite et fraude).
Mais ce matin, en lisant les documents, je me suis rendue compte qu’il y a en fait trois F, c’est-à-dire les faux sujets, les fuites et les fraudes au cours des examens.
C’est vraiment l’occasion pour que, toutes tendances confondues, tous les partenaires de l’école, anciens, nouveaux, que nous nous mettions ensemble pour prévenir le phénomène des trois F», lance la nouvelle ministre.
Et d’ajouter : « Le souci permanent du Ministère de l’Éducation Nationale est d’organiser des examens propres et crédibles qui reflètent les efforts réels des enseignants et des élèves durant l’année scolaire.
Je reste convaincue que les échanges que nous aurons durant cet atelier, en mutualisant nos intelligences, nous permettrons de réduire la virulence des maux qui rongent notre système ».
Pour son homologue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr. Amadou Keïta, le secteur de l’éducation doit être considéré dans sa globalité. À cet effet, il invite tous les acteurs à s’engager pour que l’école malienne puisse sortir de cette situation.
« Lorsqu’on a tous ses diplômes en ayant jamais fraudé, en ayant jamais demandé une faveur à qui que ce soit, je pense qu’on a le droit de se tenir debout fièrement devant tout le monde », dira Pr. Amadou Keïta.
Quant au ministère de l’Économie numérique et de la Communication, il se dit prêt à apporter son aide au département de l’éducation à combattre ces phénomènes devenus récurrents au Mali.
Me Hourana Toureh propose « de tarder le processus de choix des sujets pour qu’il soit très proche du jour-j de l’examen ; limiter les personnes ayant accès aux sujets lors de leur photocopie ; interdire de la période allant du choix des sujets au jour-j l’utilisation des téléphones avec appareil photo aux personnes intervenant dans le processus du choix et de la copie des sujets ; mettre à profit les moyens de l’armée, de la sécurité pour faire parvenir le plus rapidement possible les sujets dans les différentes salles d’examen, mais également dans la surveillance ».
Le ministre de l’éducation nationale assure que les conclusions issues de cet atelier permettront de réduire la virulence des maux qui rongent le système éducatif malien.
Par ailleurs, les examens propres et crédibles dépendent aussi de l’enseignement fait par les enseignants dont beaucoup sont en arrêt de travail pour retard de salaires.
Cette situation n’est pas nouvelle puisqu’elle existe il y’a des mois.
Donc, il urge de prendre des mesures pour avoir des examens dits propres.
- M
Source : Plume Libre