Le Mali est l’un des principaux pays exportateurs de mangue de la sous région. Cependant, le volume de mangues à l’exportation reste encore en déca des attentes. Car, expliquent les producteurs, les différents acteurs (producteurs, pisteurs, exportateurs) ne profitent guère de toute la potentialité de production. Cela à cause de nombreux facteurs comme le faible niveau de connaissance sur les bonnes pratiques de récolte de la mangue par les pisteurs ; son exportation ; l’inadéquation des moyens de transport (véhicule non adapté au transport de la mangue) ; le mauvais entretien des vergers par les producteurs et la non maîtrise des matériels de récoltes (les caisses).
« La quasi-totalité de nos vergers étant vieux, le rendement demeurent extrêmement faible et ne dépassant pas généralement 7 tonnes/ hectare pour les variétés destinées à l’exportation », déplore M. Kassim Berthé, formateur au Groupe de Recherche, d’Etude et de Formation en Agriculture et Arboriculture.
A en croire l’expert, « malgré cette faible productivité, le Mali est en rude concurrence sur le marché international (marché européen) avec certains pays de la sous région comme la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal, la Guinée Conakry, l’Afrique du sud etc.… et des pays d’Amérique latine ».
La sauvegarde de notre part sur le marché international nous oblige d’être plus compétitifs et cela ne peut se faire que lorsque nous approvisionnons ce marché avec des mangues de bonne qualité. Or, poursuit M. Berthé, la recherche de la qualité est un processus partant du bon entretien du verger aux bonnes pratiques de conditionnement, mais surtout des bonnes pratiques de récolte.
C’est donc dans le but de combler ces insuffisances que les Coopératives et Fournisseurs de Mangues Exportables ont initié les 20 et 21 novembre derniers une session de formation à l’intention de ses membres.
L’objectif de cette session, financée par l’organisme Helvétas, est de contribuer à l’augmentation du volume de mangue à l’exportation. Pour y parvenir, il s’agira donc de renforcer la capacité des pisteurs aux bonnes pratiques de récolte de la mangue à exporter ; aux bonnes pratiques de transport de la mangue ; et aux mécanismes de conditionnement (mise en caisse).
Ce qui fera dira au président desdites Coopératives que la présente session devra permettre à un nombre important des pisteurs de Bamako, d’accéder au savoir faire des bonnes techniques de récolte de la mangue. « La formation sera beaucoup pratique pour nos nombreux pisteurs, et va accroître de manière considérable la production au titre de la campagne mangue 2010-2011 » a déclaré le président des Coopératives, M. Mamadou Diakité. Qui plaide pour une volonté politique à revaloriser la filière mangue. « Aujourd’hui au Mali il n’y a que 4 stations de conditionnement : Bougouni, Yanfolila, la station Plazza de Bamako et TEM (Tropicale exploitation du Mali) à Sikasso. C’est insuffisance par rapport aux potentialité de production » a martelé M. Mamadou Diakité. Qui souhaite des facilités d’accès aux crédits pour les producteurs, la mise à disposition de matériels de conditionnement et de transport.
Pendant deux jours, la session de formation a en effet permis à la trentaine de participants de renforcer ses connaissances sur des thématiques relatives aux bonnes pratiques de récolte de la mangue. Elle va en outre permettre d’accroître le chiffre d’affaires de pisteurs à travers une amélioration de la qualité des mangues dans les stations de conditionnement, l’augmentation du volume des exportations, etc.
Issa Fakaba SISSOKO
L’Indicateur Renouveau 24/11/2010