La réunion s’est tenue au Gouvernorat du district de Bamako. Elle était présidée par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales (MATCL) Kafougouna Koné, entouré du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté, du représentant de la Délégation générale aux élections (DGE), Sina Aliou Théra et du secrétaire général du MATCL, Boubacar Sow. Le principal point inscrit à l’ordre du jour portait sur l’information sur le travail des experts. A titre de rappel, il faut signaler que le Comité est composé de 15 experts des partis politiques, 2 experts de la société civile, 7 du MATCL et 3 de la DGE. Le représentant du parti SADI a été le premier à porter les contradictions.
Il a fait savoir que SADI n’était pas membre du Comité des experts, mais ils sont toutefois étonnés que le représentant qu’ils avaient envoyé en tant qu’observateur ait été prié de quitter la salle de réunion des experts. Amadou Touré, président de l’UMP, a tiré la sonnette d’alarme. ‘’ C’est bien, a-t-il dit de faire les élections, mais ce qui est important, c’est ce qui se passe après les élections. Il ne faut pas que les gens se sentent exclus des élections de leur pays. ‘’ En fait, le président de l’UMP faisait référence au 5ème point du rapport des experts qui propose de ‘’ radier des listes électorales actuelles tous les titulaires des cartes d’électeur non retirés lors des élections communales de févier 2009. ‘’ Ce point a été unanimement rejeté par les hommes politiques qui se sont prononcés sur la question.
Le président du RDS, Younouss Hamèye Dicko, a commencé par demander que le document des experts puisse être à leur disposition. Il a ensuite pris acte du rapport des experts. Il a toutefois ajouté : ‘’ nous désapprouvons la manière dont le rapport a été géré. Il a été surmédiatisé, détourné de son objectif pour servir de gris-gris d’approbation. ‘’ Il a ajouté que c’était pour justifier le choix du fichier issu du RACE. Il a ajouté que les experts devaient d’abord rendre compte aux partis politiques et à la société civile avant de faire parvenir les résultats des discussions au gouvernement. Il a laissé entendre : ‘’ nous n’avons pas reçu de comptes-rendus…nous n’avons pas approuvé…les experts ne décident pas. Ils sont en mission pour que les partis politiques prennent les décisions. ‘’ Sans toutefois désapprouver les experts, car, a-t-il dit : ‘’ ce sont nos experts, ‘’ il a critiqué la manière dont ils ont mené les visites, sans avoir, comme l’a confirmé Mamaye Kassogué, président du PARI, la possibilité de toucher aux machines. ‘’ Ce sont, a-t-il ajouté, des visites guidées de touristes. ‘’ Il a indiqué que le chef de projet RAVEC leur a fait perdre espoir et lui a demandé de rendre compte.
Au demeurant, Younouss Hamèye Dicko a réitéré son choix pour le fichier biométrique, fiable. Le président du MPR, Choguel Kokalla Maïga, a indiqué que leur expert leur a fait un compte rendu conforme à ce qui a été présenté. Il s’est pourtant solidarisé avec les propos de Younouss Hamèye Dicko. Les experts, a-t-il rappelé, ‘’ ont été envoyés en mission et dans la forme, si le niveau de décision avait été respecté, tout le monde y aurait gagné, techniquement et politiquement. Les problèmes politiques, sont d’abord des problèmes de confiance. ‘’ Au même titre que le professeur Younouss Hamèye Dicko, il a pris acte du travail des experts. ‘’ On nous a dit qu’il faut un fichier électoral consensuel, a-t-il ajouté, ce n’est pas le fichier RACE, donc il faut qu’on s’entende sur la terminologie.
‘’ Mamaye Kassogué, président du PARI et vice président des PUR a déclaré : ‘’Je fais miennes toutes les déclarations du professeur Younouss Hamèye Dicko ‘’. Il a ajouté : ‘’il faut un fichier consensuel et biométrique. La chose valable, c’est la biométrie. Je lance un appel à l’administration pour qu’elle plaide devant les hautes autorités pour la biométrie. ‘’ Il a cependant pris acte du travail des experts et a dénoncé la décision des experts relative à l’impossibilité de faire le fichier sur la base du RAVEC. ‘’ Je n’y crois pas, cela n’engage que moi, ‘’ a-t-il dit. Quoiqu’il ait accepté que ce soit leurs experts, il ne donne aucune crédibilité à leur rapport, parce que, a-t-il ajouté, ce n’est pas en deux ou trois jours que le travail peut se faire. Abdoulaye Macko, président du RAMAT a demandé que le rapport exhaustif des experts leur soit communiqué et souhaité des améliorations. Le président du M PLUS /Ramata et des PUR, Amadou Abdoulaye Sy, a félicité le groupe d’experts, mais il s’est demandé si certains objectifs, notamment l’identification correcte des électeurs ne soient pas plus appropriés avec le fichier issu du RAVEC qui est biométrique. Mme Diallo Fadimata Bintou Touré, présidente du Parti écologique du Mali, a félicité le travail des experts.
Elle a réitéré son option pour les cartes d’électeurs avec photo et empreintes digitales. Amadou Soulalé, président du FAMA, s’est solidarisé avec les experts dont le travail, a-t-il dit, est parfait. Il a malgré tout refusé la radiation des électeurs telle que proposée par le comité. S’exprimant sur le cours des débats, il a affirmé : ‘’ si nous ne respectons pas nos experts, je me demande alors, pour notre propre respect, qu’allons nous faire ? ‘’ Le vice président du PIDS, Dioncounda Samabally, a soutenu qu’ils ont délégué des experts qui sont leurs mandants. Le débat, a-t-il ajouté, entre le fichier RACE et RAVEC est terminé et il faut aller vers le fichier consensuel, avec les améliorations.
Le général Kafougouna Koné a soutenu qu’ils avaient tous les même préoccupations, c’est-à-dire, confier le pays, en 2012, à quelqu’un qui peut le gérer pendant 5 ans. Il a affirmé que les questions soulevées feront l’objet de débats au cadre de concertations. A son avis : ‘’nous allons suivre ce que nos experts, nos mandants nous ont conseillé, mais, ils ne vont pas décider, c’est nous qui allons décider. ‘’ Le professeur Younouss Hamèye Dicko a demandé que les réunions du cadre de concertation soient rapprochés car, ils avaient encore des propositions à faire pour un fichier plus sûr.
Baba Dembélé
Le Républicain 07/07/2011