Initiée en 1981 par Jack Lang, alors ministre de la culture la République française, la fête de la musique est en passe de devenir une manifestation planétaire. Aujourd’hui, c’est au moins une centaine de pays à travers le monde qui célèbrent la fête de la musique le 21 juin de chaque année. Notre pays, le Mali en fait partie. Depuis 9 ans, grâce à une initiative heureuse de Bramali, la ville de Bamako a été inscrite sur la liste des villes qui fêtent le 21 juin, la fête de la musique.
Cette année, trois dates fortes ont marqué la célébration de l’évènement sur les bords du Djoliba. Le 18 juin 2011, Bramali a offert un concert géant à la population de Bamako sur l’esplanade du Palais de la culture. Le 21 juin, date de la manifestation, c’était au tour de l’Institut français de Bamako, ex-CCF, d’offrir une soirée mémorable aux nostalgiques de la belle époque des grands orchestres d’Afrique, en offrant l’opportunité « aux Amazones » de Guinée de monter sur scène. Et, comme ces deux manifestations ne suffisaient pas, l’Association Artistes du monde, dans une démarche encore plus populaire et très ciblée, a organisé le 23 juin 2011, un concert sur le terrain de football de Badialan. L’actrice Amssétou Sanogo, présidente de la section malienne de l’Association Artistes du monde, a rappelé que ce concert avait pour objectif d’amener le maximum de Maliens à participer à la fête de la musique. Selon elle, les artistes maliens, notamment ceux qui excellent dans le secteur de la musique, ne pouvaient pas rester en marge d’une manifestation organisée à travers le monde pour leur rendre hommage.
Et, comme la circonstance ne se prêtait pas au long discours, mais plutôt à la musique et à la danse, Amssétou Sanogo a vite fait de passer le micro à Manken, célèbre présentateur de l’émission « Top Etoile s» sur les antennes de l’ORTM. Dans une maestria dont il est le seul à avoir le secret, Manken comme un magicien, en l’espace de quelques minutes a galvanisé le public qui avait bienvoulu faire le déplacement, malgré un ciel nuageux. Début d’hivernage oblige. Heureusement, cette nuit-là, les Dieux de la météo étaient avec les Artistes du Monde et ce fut une très belle soirée où les artistes maliens ont étalé leur savoir faire dans le domaine musical. « Fotemogoban », le groupe de percussion de l’association « Réseau de la maison des artisans de Bamako », a eu l’honneur d’ouvrir le bal des prestations. Trois joueurs de tam-tams, accompagnés d’une virtuose du balafon et d’une chanteuse qui avait la voix un peu hors gamme, ont réussi à décupler la température du côté de l’assistance, dont les plus jeunes ne tenaient pas en place, tant ils avaient envie de danser.
Toujours dans l’esprit de la manifestation, l’artiste « One Dog » a eu droit à la scène pour tenter de convaincre les spectateurs qu’il a du talent qui tarde à s’imposer au Mali. Et, comme la prestation de « One Dog » avait tendance à refroidir le public, il fallait faire appel à un artiste qui a l’art de chauffer l’espace, même si son répertoire commence à être dépassé. Tonton Idriss ou Tonton « Mini Cassé » pour les tous petits est arrivé et ce fut la fête au village avec le « Mini Cassé » et le « Mini Récassé ». Pour cette 9ème édition de la fête de la musique à Bamako, la population de Commune III, notamment celle des quartiers de Badialan, du Camp des gardes, de Darsalam et de Ntomikorobougou, ont pu assister à la prestation des artistes comme : Tata Paound, Penzy, Mamelon, Ox-B, Michel Kaniba, ça me fait, Yssouf Guéribou, Saramba Kouyaté et Youbi. En plus de ces musiciens, des artistes humoristes ont été mis à contribution pour assurer une sorte d’entracte entre les prestations musicales. Ce sont : Att-junior, Petit Madou et H-Mi.
Assane Koné
Le Républicain 24/06/2011