L’amorce de ce Mali nouveau a été célébrée par une belle fête populaire au Stade du 26 mars de Yirimadjo. Cette cérémonie marquait l’entrée en fonction du Président élu. A cette occasion, les populations de Bamako, de l’intérieur du pays et de la diaspora malienne s’était massivement mobilisées pour être témoins de ce nouveau départ pour notre pays.
En effet, depuis très tôt dans la matinée, l’affluence aux abords du stade était exceptionnelle. Chacun voulait être le témoin oculaire de fête. Les militants des partis alliés du candidat IBK s’étaient aussi mobilisés pour donner un éclat particulier à la fête. Des représentants de la communauté internationale étaient également aux côtés du Mali et de son nouveau Président.
Plusieurs Chefs d’Etat avaient le déplacement de Bamako. On notait ainsi, entre autres, la présence remarquable de Sa Majesté le Roi du Maroc, Mohamed VI, et des Présidents français, François Hollande, tchadien, Idriss Deby Itno, du Nigéria, Goodluck Jonathan et du Président en exercice de la CEDEAO et de la Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara.
La fête a débuté par un show servi par le Comité central des supporteurs des Aigles du Mali, qui, aux environs de 9 heures, a commencé à distraire le public, qui commençait à s’impatienter. Ce spectacle a été suivi par l’entrée du premier Chef d’Etat, Ali Bongo du Gabon, dans la loge présidentielle. Il a y été suivi par le Président sénégalais, Macky Sall, le Président ghanéen, John Dramani Mama et le Président du Niger, Issoufou Mahamadou.
Ils seront rejoints par Sa Majesté Mohamed VI, François Hollande et Idriss Deby Itno, tous deux chaleureusement accueillis par tout le stade, en guise de remerciement pour l’action des armées française et tchadienne dans les montagnes des Ifoghas. Enfin, le Président IBK fit son entrée au stade, sous les acclamations. Avant de regagner son siège dans la ribune présidentielle, il recevra fait les honneurs militaires à bord d’un véhicule décapotable. Au même moment, son épouse s’installait aux côtés de ses pairs.
Le Président français a ouvert la série des allocutions. A l’entame de son intervention, il s’est souvenu de l’accueil dont il avait fait l’objet lors son dernier voyage au Mali, au lendemain de la libération de nos villes du Nord. François Hollande a martelé que ce jour était l’aboutissement des efforts consentis par l’ensemble de la communauté internationale.
«C’est une belle victoire pour le Mali. Elle a commencé quand Konna, Diabaly, Gao, Kidal, Tombouctou, Tessalit, Adiel Hoc ont été libérées. Aujourd’hui, c’est tout le Mali qui est libéré. La France est fière d’avoir contribué à cette victoire. Elle a agi avec les Nations unies, les Africains et l’armée malienne». Il a également eu une pensée pour les sept soldats français morts au Mali, les blessés et leurs familles et a invité les Maliens et la communauté internationale à être vigilants, tout en précisant «c’est aux Africains d’assurer leur sécurité», avant d’assurer que la France resterait aux côtés du Mali tant que cela serait nécessaire.
François Hollande a été suivi par le Président de la CEDEAO, l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara, qui a rendu hommage au peuple malien pour cette belle leçon de démocratie administrée au monde entier. Il a précisé que tout ce qui avait été fait pour le Mali l’avait été pour toute l’Afrique de l’Ouest.
A sa suite, le plus populaire à l’applaudimètre des Présidents invités, Idriss Deby Itno, a pris la parole, sous les ovations du stade. Il a prodigué de sages conseils au Président IBK et au peuple malien, mesurant l’ampleur de la tâche qui attend IBK et déclarant qu’il n’avait pas droit à l’erreur. Il a aussi souligné que Tchadiens et Maliens étaient désormais liés par les liens du sang.
De son côté, Sa Majesté le Roi du Maroc a insisté sur le partenariat que le Royaume entend tresser avec notre pays en faveur de la reconstruction matérielle et immatérielle du Mali. Selon lui, il est indispensable de réparer les destructions matérielles et de soigner les blessures symboliques, par la réhabilitation des mausolées, la remise en état des manuscrits, leur préservation et la redynamisation de la vie socioculturelle.
«La tradition et la pratique de l’islam au Maroc et au Mali ne font qu’un. Elles se nourrissent des mêmes préceptes du «juste milieu». Elles se réclament des mêmes valeurs de tolérance et d’ouverture à l’autre, et demeurent le fondement du tissu spirituel continu qui a lié nos deux pays», a-t-il déclaré. Avant d’annoncer la signature d’un accord portant sur la formation, au Maroc, de 500 Imams maliens sur 2 ans, qui sera consacrée essentiellement à l’étude du rite malékite et de sa doctrine morale, qui rejette toute forme d’excommunication.
En prenant la parole à la suite de ses pairs, IBK est revenu sur les grands axes de son programme, qu’il a expliqués pendant la campagne électorale. Pour le Chef de l’Etat, ce programme n’était pas seulement des slogans de campagne, mais une réelle profession de foi. Pour preuve, il a insisté en ces termes: «la route qui mène au bonheur du Mali est ma route. Je la prendrai, quoi qu’il arrive».
Youssouf Diallo
22Septembre
24/09/2013