La consolidation de la paix, le développement du pays dogon et l’éco-construction d’une ville durable sont, entre autres, les sujets abordés au cours de l’ouverture de la 4ème édition du festival culturel Dogon Ogobagna, le lundi 21 janvier 2018 sur la place du cinquantenaire de Bamako. Le thème retenu pour cette année est « l’architecture du pays dogon, la transmission du savoir et du savoir-faire dans toute sa diversité ».
Le festival culturel Ogobagna, un évènement culturel initié par l’Association Ginna Dogon vise à rapprocher la population citadine aux éléments culturels du monde dogon en faisant une ouverture aux autres communautés. Ce, pour mettre la culture, l’expression fondamentale de notre identité, au service de la réconciliation, de la paix et du développement.
L’ouverture de cette rencontre culturelle était placée sous la présidence du ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo. Elle avait à ses côtés le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré et le président du Ginna Dogon, Mamoudou Togo.
Selon le président de l’Association Ginna Dogon, Mamoudou Togo, Ogobagna 2019 est l’évènement qui offrira un cadre d’expression aux chercheurs, aux acteurs de la culture, de l’artisanat et du spectacle pour planter un décor rural bâti de toutes pièces comme l’expression d’un pont entre deux monde et deux réalités différentes.
« Cet évènement revient pour la 4ème fois malgré le contexte difficile que connait notre pays pour recoudre le tissu social malien et redonner l’espoir aux acteurs de la culture », a souligné le président Togo. Et d’ajouter que cet espace est un lieu de découverte pour les
uns, redécouverte pour les autres. A l’en croire, Ogobagna constitue un creuset de partage de connaissance et de recréations pour les jeunes.
Retour de la paix au centre
Le président de l’Association Ginna Dogon, Mamoudou Togo, s’est penché sur la situation du centre avec son corollaire de drames. Il a annoncé que c’est dans le cadre de la réconciliation nationale que le Dana Anbassagou a déposé les armes et cela depuis le 27 septembre 2018. « Depuis ce jour, la communauté dogon est terrorisée par des assaillants non identifiés », déplorera-t-il. M. Togo a rappelé à l’Etat de prendre ses responsabilités afin de continuer le processus de désarmement. Il a remercié le ministre de la Culture pour son implication personnelle durant les quatre éditions de ce festival.
Pour le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, cette grande fête culturelle intervient au moment où notre pays traverse des épisodes douloureux. « Cet évènement culturel doit être un instrument de dépassement des clivages politiques et communautaires. C’est de montrer au monde entier que les différentes communautés sont issues d’un même espace et se nourrit du même viatique. Il s’agit de se transcender aux incompréhensions intercommunautaires, de prendre à bras le corps le rejet de la division et du refus de la haine et de l’obscurantisme », a insisté le chef du département de la culture.
Le président de la commission d’organisation a indiqué que l’innovation pour cette édition est l’organisation des nuits de réconciliations avec des troupes des différentes communautés : peule, bozo, malinké, bambara, minianka, touareg, arabe. Il faut ajouter
que des troupes artistiques venues de la Cote d’Ivoire vont se produire. Il est prévu aussi les prestations des artistes de renommées internationales, des consultations médicales de
tradipraticiens, des conférences-débats, une foire d’exposition de l’artisanat malien, des défilés des masques, des contes et légendes Dogon, sans oublier la lutte traditionnelle.
Moribafing Camara