La ville de Yanfolila a vibré au rythme du Kamalen n’goni, un instrument mythique de Wassolo, du 13 au 16 avril. L’édition 2017 riche en activités a été marquée par des expositions, des conférence-débats, des manifestations artistiques, des visites de sites touristiques et de courtoisie chez les autorités administratives, les chefs coutumiers et religieux de Yanfolila. Au total, plusieurs milliers de festivaliers dont plus de 300 exposants ont pris part à cette manifestation culturelle.
Cette manifestation, marquée par une mobilisation hors norme, a permis selon des estimations d’injecter plusieurs millions de FCFA dans l’économie locale et l’inscription du musée de chasse de Yanfolila au patrimoine national du Mali. L’invité surprise fut le ministre de la Culture, N’DiayeRamatoulaye Diallo. En 2018, le festival se nommera Festival international des arts et cultures nuits du Kamalen n’goni de Wassolo (FICAWA).
Débuté par des expositions le lundi 10 avril, le festival proprement dit a commencé le 13 avril dans stade municipal de Yanfolila. C’était en présence du commissaire du festival, Abdoul Berthé ; le parrain, Bakary Togola ; la marraine Mme Sangaré Djénéba Diakité ; les autorités administratives, politiques ; les chefs coutumiers et religieux.
Le commissaire du festival et président l’Association Voix et Musique pour l’Intégration Culturelle (AVMIC), Abdoul Berthé, a laissé entendre que malgré les nombreuses difficultés, le pari de la mobilisation a été gagné. Selon lui, ce festival est sans nul doute le moyen le plus efficace pour développer localement la culture, mais aussi l’économie pour le bien-être de la population. Pour M. Berthé, l’objectif reste de faire de ce festival une référence au Mali. C’est pourquoi il a invité la population locale à s’impliquer davantage dans l’organisation de ce festival. Le commissaire a aussi annoncé qu’à partir de l’année 2018, ce festival deviendra Festival international des arts et cultures nuits du Kamalen n’goni de Wassolo (FICAWA).
Quant à l’invité surprise du festival, le ministre de la Culture, Mme N’DiayeRamatoulaye Diallo, elle a rassuré la population locale que son département mettra tout en œuvre pour accompagner ce festival qui fait partie des meilleurs au Mali. Rama a également annoncé une bonne nouvelle : l’inscription du musée de chasse de Yanfolila au patrimoine culturel du Mali.
L’innovation de cette édition 2017 est sans nul doute l’exposition des produits agricoles et artisanaux durant le festival. Cette exposition a commencé le lundi 10 avril avant le démarrage effectif des manifestations artistiques. Au total, plus de 300 exposants pour une centaine de stands étaient présents. Pour cette édition, la mobilisation des participants a atteint un record. Selon le président de la commission locale d’organisation, entre 10 000 et 18 000 personnes étaient présentes au rendez-vous. Avant d’estimer que, durant une semaine, ces festivaliers ont injecté plusieurs millions de FCFA dans l’économie locale.
Concernant la manifestation artistique, les participants ont été satisfaits. Pour cette édition, une place de choix a été accordée aux artistes locaux, notamment Kalana Mama, Doussou Ballo, KirantouTenin… Des artistes de renommée internationale étaient aussi de la fête parmi lesquels, on peut citer le créateur de Kamalen n’goni, l’enfant mythique de Wassada, Yoro Diallo dit Tchéconobani ; Mamourou Camara dit Sogninè ; Prince Solo ; Iba One. Nabintou Diakité a émerveillé l’assistance par sa voix d’or. D’autres artistes notamment le groupe humoriste «Sewajiriba» et Bouaré, l’enfant de Kita, ont aussi tenu le public en haleine.
Les conférences-débats ont aussi été les activités phares du festival. Divers thèmes ont été débattus : le rôle de la jeunesse rurale dans le cadre de la réconciliation nationale ; l’application et la vulgarisation du contenu de l’accord en milieu rural ; l’impact négatif du trafic et de la consommation des drogues sur la santé publique au même titre que le VIH/SIDA et sur l’économie ; comment les collectivités locales pourront intégrer dans leur politique de responsabilité sociale la prévention de la consommation et du trafic de drogues sur les sites d’orpaillages ; l’impact de l’industrialisation sur le développement de Yanfolila ; le rôle de la culture dans la régionalisation ; l’insécurité routière par l’ANASER.
Comme les précédentes éditions, l’édition 2017 a respecté la tradition : les festivaliers ont visité plusieurs sites touristiques de la zone. Il s’agit du lycée de Yanfolila, le musée de chasse, l’arbre sacré «Linkè» de Djélénfing auquel le roi Samory Touré a été attaché par le guerrier DjélénfingFlifing Bou. La paroisse et l’école de Gualala construits en 1932 par les Blancs ont été visitées.
Satisfaits de la réussite de l’événement, qui s’est déroulé sans incident, les organisateurs, en tête Abdoul Berthé, Yoro Diallo et Oumardjan Sidibé, se sont rendus dans le cadre d’une visite de courtoisie, chez la marraine, le préfet, les chefs coutumiers et religieux pour exprimer leur gratitude.
Bamba Traoré, stagiaire