La deuxième édition du Festival International Nianankan (FIN) aura lieu du 27 au 30 avril 2017 dans la cours de la COMANAV à Koulikoro. Placé sous le thème : « Le Mali, l’épicentre de la culture mandingue », l’évènement sera marqué par des manifestations folkloriques et artistiques, la course de pirogues, le défilé de mode traditionnel, des conférence- débats et d’exposition d’objets d’art, le bras de fer, la lutte traditionnelle. L’objectif du FIN est de participer au renforcement de l’esprit de solidarité, de fraternité et d’entente entre les communautés par le dialogue et la valorisation des éléments du patrimoine artistique, culturel et touristique de la région de Koulikoro. Mahamane Baby, ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et son homologue de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Wallet Intalou, sont désignés respectivement parrain et marraine du festival. A quelques semaines de cet important rendez-vous culturel, le directeur du Festival, Dramane Konaté dit N’Dalous a accepté de nous accorder une interview pour donner les tenants et aboutissants de cette 2e édition.
Le Débat : Présentez-vous à nos lecteurs :
N’Dalous : Je suis Dramane Konaté dit N’Dalous. Je suis le directeur du festival international Nianankan (FIN) de Koulikoro dont la 2e édition se prépare. Je suis également le président de l’Association culturelle « Doussou Kélé » (AC-DK). Une association qui organise le FIN. L’objectif du FIN est de participer au renforcement de l’esprit de solidarité, de fraternité et d’entente entre les communautés par le dialogue et la valorisation des éléments du patrimoine artistique, culturel et touristique de la région de Koulikoro. Il vise à réhabiliter les festivités des masques et marionnettes de Koulikoro, à relancer la course de pirogues, à amener les différentes communautés à se retrouver et à débattre de leurs préoccupations communes afin de ramener la paix et la concorde sociales dans la région de Koulikoro
Pourquoi le choix de Nianankan et la ville de Koulikoro?
N’Dalous : A Koulikoro chez nous quand tu parles de Nianan, beaucoup de personnes se posent la question. Niakan est un mythe qui combat les mauvais esprits et tous ceux qui ne vont pas avec nos valeurs culturelles. Il protège aussi Koulikoro de beaucoup de malheurs. C’est ce que je connais de Nianan. Mais, il y a d’autres voies plus appropriées pour expliquer correctement le Nianan. Le choix de Nianankan comme nom de notre festival n’est pas fortuit. Ce nom veut dire que la voix de Nianan, une manière de dire que le Nianan nous parle, nous enseigne et nous conseille. Le choix de Koulikoro s’explique par le fait que nous sommes natifs de Koulikoro. Certes, nous sommes maintenant à Bamako, mais nous avons décidé de mener des actions pour valoriser nos valeurs culturelles à Koulikoro. Pour ce faire, nous avons créé une association dénommée « Association culturelle Doussou Kélé (AC-DK) » pour organiser ce festival. Nous avons choisi Koulikoro car c’est la localité où nous venons. Donc amener un projet de telle envergure pour le développement culturel de la zone est notre contribution à la sauvegarde du patrimoine culturel et au développement socio-économique de la région.
Quelles sont les innovations de cette édition ?
N’Dalous : Tout n’était pas rose à la première édition. Donc, nous allons nous référer sur la première édition en corrigeant les lacunes pour rebondir cette année. Tous ceux qu’on n’a pas pu faire lors de la précédente édition, nous allons les faire cette année. Il y aura une grande différence cette année concernant les différentes activités. Parmi les innovations, nous pouvons citer le Bras de fer, la lutte traditionnelle, les visites guidées et touristiques. Ces innovations viendront compléter les autres activités notamment les conférences débats, la course de pirogue, des animations artistiques et folkloriques…
Quel est l’apport du festival pour la population locale ?
N’Dalous : Dans toute société si la population ne se côtoie pas pour connaitre les problèmes des uns et des autres, il sera difficile de les résoudre. Koulikoro est une région où plusieurs ethnies se côtoient notamment les Bambara, les Malinkés, les Bozos, Peulh, Somonos. Nous allons consolider le dialogue interculturel dans la région de Koulikoro pour la paix dans la région. Maintenant à Koulikoro, il y a plusieurs festivals. C’est un avantage pour la population car s’il y a plusieurs festivals, chacun va essayer de bien faire pour satisfaire les doléances de la population. Cela est une bonne chose pour le bien être de la culture. En plus des manifestions artistiques et folkloriques lors de la première édition, nous avons initié des formations à l’intention des jeunes et femmes de Koulikoro sur les techniques de recherche d’emplois. Nous avons également organisé des formations sur les techniques de création et gestion d’entreprises, et sur les techniques de prise de parole en public. Ces activités ont été réalisées en partenariat avec la mairie, les mouvements de jeunes et femmes de Koulikoro et les partenaires techniques et financiers. Au total 200 personnes ont été formées. Nous avons pu donner 15 permis de conduire aux jeunes de Koulikoro. Notre souhait est de faire plus que l’année précédente. Nos projets sont nombreux, il s’agit de renforcer les capacités des tisserands locaux, des femmes exploitantes du sable à Koulikoro. Nous allons les réunir pour les former cette année afin qu’ils vivent dignement de leur travail. En plus, nous voulons former les femmes œuvrant dans la fabrication de savon à Koulikoro sur les nouvelles techniques de fabrication de savon. Nous sommes en pourparlers avec les partenaires dans ce sens. Nous voulons jouer notre rôle dans le développement socio-économique de la région.
Quelles sont les activités prévues et les artistes invités cette année ?
N’Dalous : L’évènement sera marqué par des manifestations folkloriques et artistiques, la course de pirogues, le défilé de mode traditionnel, les conférences débats et d’exposition d’objets d’art, le bras de fer, la lutte traditionnelle. Des milliers de participants et des personnalités sont attendus. Pour cette édition, Mahamane Baby, ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, a été désigné parrain et son homologue de l’Artisanat et du Tourisme, Nina Wallet Intalou, est désignée marraine par la commission d’organisation. L’honorable Issiaka Sidibé, président de l’Assemblée Nationale est choisi comme président d’honneur et Abdine Yattara, invité d’honneur.
Nous invitons tout le monde à venir à Koulikoro, car en plus des artistes locaux, il y aura des grands artistes notamment Oumou Sangaré, Sidiki Diabaté, IBa one…
Votre dernier mot
N’Dalous : Nous lançons un appel à la population locale de s’approprier de ce festival. Notre premier partenaire est la population de Koulikoro, sans elle pas de festival. Nous disons que ce projet est parti pour longtemps. Nous sommes en construction d’un siège pour le festival. Les travaux ont déjà commencé. Nous remercions nos partenaires : PMU MALI, Bramali, FAFPA, PNARP, APEJ, ANPE.
Propos recueillis par Wassolo