Un envoûtant voyage pour préserver la culture doson
«Festival Donso Ngoni Volume 1» est le titre d’un opus officiellement
attendu dans les bacs le 6 décembre 2024. Et cela après une «pré-sortie»
le 25 novembre 2024. Cet album s’adresse non seulement aux amateurs
de musique, mais aussi à tous ceux qui s’intéressent à la culture ouest-
africaine, à l’anthropologie ou à la musique du monde, et même au rock
and roll. C’est une initiative de l’Association Djiguiya-Blo et
Instruments4Africa.
Offrir aux passionnés de doson ngoni et de la culture qui s’y apparente «une
connexion authentique avec des traditions qui précèdent même les
instruments, capturant l’esprit d’une culture ancienne toujours vivante
aujourd’hui» ! Telle est l’ambition affichée par l’Association Djiguiya-Blo et
Instruments4Africa (I4A) en produisant «Festival Donso Ngoni Volume 1» dont
la sortie officielle est programmée pour le 6 décembre 2024.
Cette «collection exceptionnelle» rassemble dix morceaux de dix maîtres du
donso ngoni qui capturent «l’essence du plus grand rassemblement de
chasseurs traditionnels et de leur culture en Afrique de l’ouest». Il s’agit
notamment de «Dougou Taralé Ya» du regretté Madou Sangaré alias Penny-
Penny, «Bissimilah» de Sékouba Traoré dit Sékoubani, «Djelima Tamba»
d’Abdoulaye Traoré alias Mountougoula Blo, «Siguignè-Allah Ma Dogo» de
Chaka Ballo dit Kalaka Chaka), «Massaya» de Konimba Diarra, «Koro-
Douga» de Modibo Traoré alias Kolokani Modibo, «Koutiguè Foli» (Mougou
kan) d’Adama Traoré, «Bensema» de Sékouba Kéita, «Tièbilen» de Djigui
Diakité et «Farabana Moustapha» de Solomane Konaté dit Djicoroni Solo.
L’album capture l’esprit du Festival donso ngoni annuel, un événement qui
rassemble les confréries donso du Mali, de Côte d’Ivoire, de Guinée Conakry,
du Burkina Faso, du Sénégal et de la diaspora ouest africaine. Cette rencontre
est une plateforme d’échange culturel, d’unité et de perpétuation des valeurs
ancestrales. Cette œuvre presqu’anthologique a été enregistrée en direct lors
du festival au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bâ à Bamako afin d’offrir
aux passionnés de cet art une expérience authentique de la musique donso.
«La puissance brute de la performance en direct, combinée au talent
exceptionnel des artistes, crée un voyage auditif immersif», commente un
critique.
Pour les producteurs, «Festival Donso Ngoni Volume 1» est plus qu’un album
de musique. «C’est un artefact culturel d’une grande importance», disent-ils.
Harpe pentatonique à six cordes, Le donso ngoni, est central dans les
traditions Donso. «Ses mélodies envoûtantes accompagnent récits épiques,
chants de louange et invocations spirituelles, formant le socle de cet héritage
musical riche», nous apprend-on. «Cette collection représente l’aboutissement
de nos efforts pour préserver et promouvoir la culture donso. Chaque morceau
est un fil dans le riche tissu de nos traditions, reliant les générations passées,
présentes et futures», assure Sékou Oumar Tembely, président de
l’Association Djiguiya Blo, dans le dossier de presse.
L’ambition est de combler un vide d’autant plus que, bien que «riche de
significations culturelles et spirituelles», la culture donso reste peu connue
hors de l’Afrique de l’ouest. Cet opus cherche ainsi à «introduire cette tradition
unique au reste du monde, en partageant ses mélodies envoûtantes et ses
pratiques profondément symboliques avec un public international». A rappeler
que les donso sont des chasseurs traditionnels et gardiens spirituels en
Afrique de l’ouest. Mais, selon les producteurs de l’œuvre, «leur rôle s’étend
bien au-delà de la chasse, englobant la protection communautaire, la
guidance spirituelle et la préservation culturelle». Les confréries Donso ou
«Donso Ton» sont des «fraternités inclusives» qui transcendent les frontières
ethniques et familiales, unies par leur dévouement à la sagesse ancestrale et
aux pratiques traditionnelles.
Fondée en 2015, l’Association Djiguiya-Blo est à l’avant-garde des efforts pour
promouvoir et préserver la culture et la musique Donso. C’est elle qui organise
le Festival annuel de donso ngoni réputé être le plus grand rassemblement de
ce type en Afrique occidentale. Instruments4Africa (I4A) collabore étroitement
avec Djiguiya-Blo pour soutenir ses initiatives de préservation culturelle.
A noter que I4A est une organisation à but non lucratif dédiée à la valorisation
de la musique et des arts traditionnels en Afrique de l’ouest. Elle promeut des
activités culturelles éprouvées qui soutiennent les valeurs traditionnelles de
tolérance et de résolution pacifique des conflits, et oeuvre à l’autonomisation
des jeunes en offrant des opportunités éducatives académiques et culturelles.
Moussa Bolly
Diasporaction.fr