Bataille entre David et Goliath ou pas, le long métrage de fiction malien a émerveillé plus d’un le 27 février 2013, au Ciné Burkina, que ce soit lors de la projection presse, le matin ou lors de la projection devant le jury à parti de 22 h 30. Que d’émotions, que de larmes. Le génie du réalisateur Ibrahima Touré a su rendre la quintessence du roman « Toile d’araignée » de Ibrahima Ly. Dans, ce film, à travers un pan de la vie de deux personnages forts, Mariama et Yoro, le réalisateur, va inviter les cinéphiles à se replonger dans l’atmosphère des pouvoirs africains issus des putschs militaires des années 70.
Ce film est une juxtaposition de la vie de Mariama, jeune paysanne nubile, qui refuse le mariage arrangé par son père et de celle du Pr Yoro qui se dresse contre la confiscation des libertés individuelles et collectives par une horde de militaires dictateurs à la tête d’un Etat fictif, mais sûrement africain. Mariama, dans ce film, symbolise toutes les femmes et tous les êtres humains qui sont obligés de subir les caprices de pratiques traditionnelles rétrogrades. En tout, cas suite à son refus de se marier à un individu beaucoup plus âgé que son géniteur, Mariama sera violentée et jetée en prison.
Malgré les supplices, elle va rester fidèle à son idylle, jusqu’à la mort. Quant au Pr Yoro, arrêté par les sbires du pouvoir en place, ballotté de prison en prison, son chemin va croiser celui de Mariama, pour constituer une tragédie humaine qui ne laisse personne indifférente. « Toile d’araignée » est un condensé d’hymnes à la passion, à l’amour et à la liberté. Pour réussir cette belle œuvre qui a fait couler des larmes à plus d’un dans les salles sombres de Ouagadougou, le réalisateur Ibrahima Touré a fait appelle à des artistes talentueux.
Certes jeune, Viviane Sidibé, est formidable dans le jeu d’acteur dans son rôle de Mariama, à côté d’acteurs maliens de renommée internationale : Boubacar Belco Diallo, Hamadoun Kassogué et Fanta Bereté. Il faut dire que la mélancolie et la tristesse du film sont amplifiées par le blues du Maestro Cheick Tidiane Seck. Avec ce film, le Mali a de l’espoir. A défaut de l’étalon d’or, la délégation espère remporter des lauriers. Et, ce soir, si tout marche bien le ton sera donné avec le palmarès des prix spéciaux à l’espace aéré de la BCEAO à Ouaga 2000.
Assane Koné
Le républicain Mali 2013-03-01 02:14:11