La rentrée universitaire des étudiants maliens en Turquie est prévue pour le 19 septembre prochain, selon le président de l’Association des étudiants maliens de la Turquie, Mamadou Coulibaly. Mais, dit-il, elle sera une rentrée différente des précédentes à cause de l’Etat d’urgence de trois mois décrété par les autorités turques suite au coup d’Etat manqué dans la dernière quinzaine du mois de juillet 2016.
Plusieurs mesures été prises par le président Erdogane après cet évèvenement tragique. Parmi celles-ci, indique Mamadou Coulibaly, la fermeture des structures universitaires ayant des liens ou appartenant au Mouvement Guelen (une quinzaine environ) où les étudiants maliens étudient. Soucieux donc de leur sort à l’ouverture prochaine des universités en Turquie, les membres de l’association des étudiants maliens de la Turquie ont adressé des doléances à l’Ambassade du Mali en Turquie.
Quel va être le sort des étudiants en master en phase terminale, c’est-à-dire des étudiants qui devaient ou qui doivent soutenir leur thèse cette année? Est-ce qu’ils vont pouvoir continuer à travailler sur les thèmes qu’ils avaient préalablement choisis? Quel va être le sort des étudiants qui bénéficient des bourses de ces universités de la structure d’IZMET? Vont-ils continuer à bénéficier de ces bourses?
Les étudiants bénéficiaires des bourses d’Hizmet et qui n’ont pas encore entamé leur cursus universitaires vont-ils continuer à être considérés comme boursiers ? Les étudiants qui logeaient dans les maisons et internats de la structure Hizmet et qui ont finalement été délogés, vont-ils être pris en charge ? Les étudiants qui étudiaient en anglais vont-ils pouvoir poursuivre leurs études en anglais? A l’issue de la rencontre entre l’Ambassadeur et les autorités turques, souligne le président de l’Association des étudiants maliens de la Turquie, les réponses des autorités ne se sont pas fait attendre. «Dans le cas où l’étudiant a déjà choisi ou fini de travailler sur sa thèse, il pourra soutenir dans sa nouvelle université face à un jury. Dans le cas où l’étudiant a passé toutes se matières et vient tout juste de choisir un sujet de mémoire, il peut continuer ou si jugé nécessaire par son nouveau superviseur de mémoire être orienté vers un nouveau sujet. Une bourse n’a pas encore été prévue pour ces élèves, mais cela est pris en considération. Afin qu’ils soient considérés comme des étudiants boursiers ils doivent tout d’abord obtenir la bourse de YéTéBé (dans laquelle il y a aussi les bourses d’excellence). Le problème d’hébergement est assez délicat parce que la capacité des dortoirs appartenant à l’Etat est très limitée par rapport au nombre d’étudiants affectés qui est de 60000. Cela dépend de si l’université à laquelle l’étudiant a été affecté est en mesure de dispenser les cours en anglais ou pas. Des mesures telles que des cours de langue turque ou des cours de rattrapage seront mis en place afin d’assister les étudiants qui ont du mal à s’adapter à leur nouvel établissement», répondent les autorités Turques.
En plus de ces réponses, ajoute Mamadou Coulibaly, elles ont demandé la liste des étudiants qui sont concernés par le problème de bourse et de logement. Les réponses sont certes données, souligne le président de l’association, mais le doute persiste dans l’esprit des uns et des autres. D’où la rencontre de l’association des étudiants maliens en Turquie avec leurs parents à la Maison du partenariat Mali Angers de Bamako. Expliquer à leurs parents la situation qui prévaut, les conséquences de la fermeture de certaines universités dont celles des 350 étudiants maliens.
Après échanges et discussions, une commission a été mise en place pour approcher les plus hautes autorités maliennes dont IBK, pour qu’il aborde le sujet avec son homologue Turque. Cela aidera les enfants dont les parents ne peuvent pas subvenir à leur besoin, les aider à rester en Turquie ou bien les transférer vers d’autres pays proches de la Turquie. Les autorités prendront-elles ce problème à bras le corps pour éviter des soucis à ses enfants, avenir de demain ?
Hadama B. Fofana