Organisé conjointement par ONU FEMMES et le ministère malien de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant, l’atelier a enregistré la participation de personnalités comme Mme Diarra Kadiatou Samoura, Secrétaire Générale du ministère, Aurélien A. Agbénonci, Représentant du PNUD et Coordinateur Résident du Système des Nations Unies au Mali, Bertrand Soret, Chargé d’Affaires de la représentation de l’Union Européenne, Mme Rachelle Djangone Mian, Directrice Pays d’ONU FEMMES et Mme Anne-Marie Goetz, responsable de la Division paix et sécurité au siège d’ONUFEMMES à New York, en mission dans notre pays pour l’occasion.
Il est reconnu au niveau international que les femmes sont les plus touchées par les conflits modernes, notamment dans les contextes où le viol est utilisé comme arme de guerre. Les menaces qui pèsent spécifiquement sur les femmes doivent donc être identifiées et éliminées et les femmes doivent aussi et surtout se voir attribuer un rôle central dans les négociations de paix et la reconstruction post conflits. C’est pourquoi les participants à l’atelier, leaders féminins, membres des forces armées et de sécurité, hauts fonctionnaires, responsables d’ONG et Partenaires Techniques et financiers, dont une majorité de femmes, ont planché tout au long de la journée sur les différents volets du Rapport du Secrétaire Général Ban Ki-Moon consacré à la «Participation des femmes à la consolidation de la paix» et sur sa pertinence compte tenu du contexte de crise que connaît actuellement le Mali.
Les axes majeurs du Plan d’action pour la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans la consolidation de la paix sont au nombre de quatre. Il s’agit de la médiation, de la planification et de la budgétisation sensible au Genre (Points 1, 2 et 3); du développement des compétences civiles et de la participation à la prise de décisions (Points 4 et 5); du renforcement de l’Etat de droit et de la lutte contre les violences basées sur le Genre (Point 6) et du processus de reprise économique (Point 7). En abordant, grâce à des présentations, des discussions et des travaux de groupe, ces différents thèmes, il s’agissait de renforcer, avec les femmes comme actrices principales, les trois piliers d’une paix durable que sont la reprise économique, la cohésion sociale et la légitimité politique, en tenant compte de leurs besoins spécifiques pour qu’elles soient à même de jouer pleinement leur rôle dans les différentes étapes de la Transition et de retour à la Paix au Mali.
Au finish, les participants à l’atelier ont élaboré un Plan national d’action qui constituera le volet Genre du Programme global pour la Transition en cours du Système des Nations Unies au Mali. Les axes prioritaires, les résultats attendus pour chaque axe et les actions prioritaires à mener y figurent en bonne place, après une analyse de la crise que vit aujourd’hui le Mali, de ses impacts sur les rapports de Genre et des défis à relever pour la mise en œuvre des 7 engagements du Plan d’action du Secrétaire Général de l’ONU.
Signalons que ce document, daté de 2010, est consécutif à quatre Résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité sur la question des femmes, de la paix et de la sécurité. Il s’agit de la Résolution 1325 (2000), qui préconise la participation des femmes, sur un pied d’égalité, au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité et à l’intégration d’une démarche sexo-spécifique dans la prévention des conflits, les négociations de paix, les opérations de maintien de la paix, l’aide humanitaire et la reconstruction après les conflits; des Résolutions 1820 (2008) et 1888 (2009) qui portent sur la prévention et la répression des violences sexuelles en période de conflit et de la Résolution 1889, qui demandait que soient définis les indicateurs à utiliser au niveau mondial pour le suivi de l’application de la Résolution 1325 (2000) et que l’on porte une attention particulière aux aspects de planification et de financement liés à la problématique hommes – femmes.
Ban Ki-Moon l’affirme: «tout donne à penser que la sous-représentation des femmes dans les pourparlers de paix est en partie responsable de la prise en compte insuffisante de leurs priorités dans les textes des accords de paix», tout en rappelant que, « d’après une étude conduite sur 585 accords de paix conclus entre 1990 et 2010, seuls 16% évoquaient la situation des femmes». Espérons que cet état de fait ne se reproduira plus dans notre pays, grâce à cette initiative qui a permis à tous les acteurs potentiels des processus de retour à la paix à venir au Mali de se concerter et aux femmes présentes d’être encore plus conscientes du danger d’instrumentalisation qui les guette et de s’imposer dans les discussions.
Comme le dira le Coordinateur Résident du SNU au Mali à l’ouverture des travaux, après avoir partagé avec l’auditoire les expériences-pilotes concluantes menées en la matière au Rwanda et au Burundi, «les Nations Unies s’engagent avec les femmes du Mali, qui doivent refuser d’être reléguées au second plan. Elles sont les déclencheurs du changement et doivent oser être audacieuses, car elles ont un rôle très important, surtout en Afrique de l’Ouest, dans le devenir de nos sociétés».
Rappelons qu’ONU FEMMES travaille avec les partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux dans les pays pour les aider à mettre en place les politiques, lois, services et sources d’information dont les femmes ont besoin pour progresser vers l’égalité. ONU FEMMES dirige et coordonne en outre les initiatives globales déployées par le Système des Nations Unies, en vue d’appuyer la pleine réalisation des droits et des opportunités des femmes en fournissant des expertises pour l’intégration de l’égalité des sexes et aide aussi le Système des Nations Unies à respecter ses engagements internes en faveur des femmes.
Ramata Diaouré
Le 22 Septembre 20/06/2012