Fallait-il croire à une ruse ou à une duplicité derrière ces mots ?

En tout cas, cette déclaration donnait à penser que le dossier allait être examiné ce 30 juin, en plénière par l’Assemblée nationale et qu’ainsi, le dossier serait vidé parce qu’étant en vérité vide de contenu.
Mais le report de l’examen du rapport de la Commission ad’hoc du Parlement, bloquant de nouveau le dossier, pose de graves questions sur la morale publique dans la gestion de notre pays.
Napoléon Bonaparte disait que «la morale publique est le complément naturel de toutes les lois ; elle est, à elle seule, tout un code».
En effet, les paroles ne servent à rien, si elles sont trahies par les actes de leur auteur.
C’est dire que ce qui est en jeu, en ce moment, c’est l’autorité de la parole présidentielle.
Il est temps de faire de manière que le pays se sorte du règne où le Mali dégage un parfum méphitique, physiquement et moralement ; un pays devenu comme une facétie.
Il y a longtemps que le pouvoir IBK a fait de la question d’ATT un fonds de commerce soit en le présentant comme la source de tous les maux du Mali, soit en faisant croire que son maintien à Dakar est un gage de stabilité du pays.
Dans les deux cas, il lui est devenu difficile de gérer ce fonds de commerce.

L’exutoire ATT n’a pas fait recette, dans la mesure où les Maliens de bonne foi vivent l’exil de l’ancien président comme une honte pour notre pays, parce que sa seule présence au Sénégal contre son gré est l’illustration de la faillite de la morale publique et celle de l’esprit démocratique des institutions dans notre pays.

Souleymane KONE