C’est le quotidien L’Indépendant qui le révèle: deux brigands, que la police malienne présente comme étant deux militaires burkinabè, ont été interpellés à Bamako par les forces de l’ordre maliennes. Contacté par Fasozine, le cabinet du ministre de la Défense du Burkina Faso est catégorique: les intéressés avaient déjà été radiés des effectifs de l’armée. Et les documents mis à notre disposition à se sujet sont formels les présumés hors-la-loi ont été expurgés des troupes pour différentes fautes.
Selon notre confrère, Philippe Kafando (qui serait le fils d’un colonel de l’armée burkinabè) et Ousseini Ouédraogo (précédemment en service à la première compagnie de la brigade nationale des sapeurs pompiers de Bobo Dioulasso), opéraient en compagnie de Brice Hien, un civil qui jouait le rôle de marabout pour le groupe. En se faisant passer pour un vendeur de produits cosmétiques, Philippe Kafando s’introduisait dans les domiciles des futures victimes pour un repérage, pendant que ses présumés complices faisaient le guet.
Les proies étaient ensuite tenues en respect grâce à des pistolets, ou immobilisées avec du ruban adhésif par les présumés brigands, qui les dévalisaient par la suite. C’est après une tentative de braquage le 11 novembre dernier que le trio a été appréhendé par la foule. Les perquisitions effectuées par la police malienne ont permis de saisir des documents: certificat de nationalité et un passeport burkinabè, cartes d’identité et acte de naissance établis au Mali, chéquiers d’une banque burkinabè, permis de conduire… Interrogés, par la police les deux ex-militaires, qui ne souhaitent pas être extradés au Burkina parce que, affirment-ils, «ils risquent leur vie en retournant au pays », ont soutenu qu’ils ont déserté l’armée «parce qu’au Burkina Faso les soldes sont minables.»
Fasozine, a appris que les intéressés avaient déjà été radiés des effectifs de l’armée. Sur les arrêtés de radiation qui sont en notre possession, il est effectivement mentionné que le sapeur de 2e classe Kafando Sidpassata Inoussa Philippe, est «rayé des contrôles des forces armées nationales pour compter du 26 août 2010 pour faute grave contre la discipline». Le sapeur de 2e classe Ouédraogo Ousséni, lui, a été rayé le 18 février 2010 pour «absence irrégulière.»
FASO.NET 26/11/2010