Faiblesse économique de la presse écrite au Mali; véritable menace sur la démocratie

L’hôtel Radisson Blue a abrité le mardi 29 août 2017, l’atelier de dissémination de l’étude : « cartographie économique de la presse écrite » réalisée par le Centre d’études et de renforcement des capacités d’analyse et de plaidoyer (CERCAP) avec le financement de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF). L’objectif général de l’étude est d’établir la cartographie de la presse écrite au Mali. La cérémonie d’ouverture dudit atelier était présidée par le représentant du ministre de l’aménagement du territoire et de la population, Ibrahima Lansseni Coulibaly, en présence du directeur de Cercap, Boubacar Macalou, des doyens de la presse malienne comme Hamey Cissé, Sadou Yattara et bien d’autres. Il ressort de cet atelier de dissémination que la presse écrite malienne vit dans la précarité totale, toute chose qui n’est pas sans conséquence sur la démocratie.

A travers la cartographie de la presse écrite au Mali, le CERCAP a entrepris : de dresser le portrait des entreprises de presse écrite au Mali ; d’identifier les contraintes liées au développement d’une industrie de la presse écrite au Mali ; de donner des orientations stratégiques pour le développement de la presse écrite au Mali. En parcourant le document, on se rend compte qu’il a abordé l’essentiel des préoccupations des journaux, notamment : ressources humaines, les questions financières ; le statut juridique des entreprises de presse ; le type d’édition du journal ; le genre du journal ; les questions relatives au ressources humaines, matérielles et les relations entre entreprises de presse et milieux académiques ; les contraintes et difficultés liées au développement de la presse écrite. Au cours de la cérémonie d’ouverture, le représentant du ministre de l’aménagement du territoire et de la population, Ibrahima Lansseni Coulibaly définit la « presse écrite », comme étant l’ensemble des moyens de diffusion de l’information écrite. Avant d’ajouter qu’il existe au Mali 96 titres dont seulement le tiers parait régulièrement. « Aussi, les défis de la presse écrite sont-ils nombreux : la plupart des organes sont déficitaires, sous-équipés et regorgent peu de professionnels. Malgré ces contraintes, les attentes en matière de presse écrite au Mali sont très nombreuses ; les lecteurs sont de plus en plus exigeants.

Je me dois de féliciter la presse écrite au Mali pour tous ses efforts de communication dans un environnement difficile », a-t-il dit. A ses dires, à travers les pages du document, on se rend compte du dynamisme de la presse écrite au Mali, mais aussi des difficultés qui l’empêchent de jouer pleinement son rôle de quatrième pouvoir et de contribuer efficacement au développement économique et socioculturel du Mali. A sa suite, le directeur de Cercap, Boubacar Macalou a fait savoir que le Cercap est crée le 27 septembre 2005 avec comme but de renforcer les capacités de l’administration, du secteur privé et des organisations faitières de la société civile. Quant au chargé de communication du Cercap, Sadou Yattara, l’étude a été réalisée entre octobre 2012 à septembre 2013. Avant de signaler que c’est seulement 28% des journaux paraissent régulièrement, 83% des journaux sont généralistes.

A l’en croire, il y’a 447 emplois crées par la presse écrite au Mali. Il a décrié la faiblesse économique de la presse écrite qui est une menace sur la démocratie. « La menace que cela fait planer sur la diffusion de l’information au Mali est la prise de contrôle de la presse par les réseaux criminels internationaux et l’on a bien commencé à observer ce phénomène à l’échelle nationale lorsque les dithyrambes d’indélicats notoires sont serinés à longueur de parution depuis des années. C’est un grand risque pour la démocratie et la sécurité des citoyens si l’information doit céder la place à la propagande.

Ce phénomène de prise de contrôle des organes de presse par des mafias a déjà gangrené plein de pays d’Amérique latine rongés par le fléau de la drogue », a-t-il dit. Pour palier aux difficultés auxquelles la presse écrite se trouve confrontée, il a souhaité à ce que l’aide publique accordée à la presse soit valorisée. En outre, dit-il, la Maison de la Presse doit élaborer et mettre en œuvre un plan de formation pluriannuel des journalistes et des patrons de presse. Pour lui, la presse écrite connait d’énormes difficultés. Pour la sauver, indique-t-il, il y a lieu de se pencher d’abord sur son impression, sa diffusion et son financement. Lors des débats, il ressort que l’une des causes de cette précarité de la presse malienne est la restriction du marché de vente des journaux.

Aguibou Sogodogo