Née à Goundam en 1967 Fadi Kanda, cette brave dame victime des rituels, va simplement se faire populaire à cause de son statut. Très joviale et embêtante, amie des fous et des chefs, généreuse donatrice, c’est elle qui faisait le tour du Mali en période de paix comme de guerre. Fadi nous a quittés hier soir à l’hôpital Gabriel Touré. Que son âme repose en paix et que le Tout-Puissant l’accueille dans son Paradis !
Je suis ému de constater qu’outre de l’affection des Maliens, Fadi Kanda a semé une sympathie entre elle et les Africains. Un grand homme vient de lui rendre hommage. Il s’agit de Guillaume Ngefa, directeur national Division des droits humains à la Minusma. «Hommage à Fadi Kanda. Je voudrais rendre hommage à Fadi dont la disparition rappelle à chacun(e) de nous, la douloureuse expérience de la perte d’un être cher. Je vois que la disparition de Fadi suscite une série d’émotions et de témoignages. Et moi, je vis sa disparition et son souvenir dans la tristesse. J’ai connu Fadi lors du Festival du Niger à Ségou (Mali) en février 2013. Elle m’avait tellement mis mal à l’aise que j’ai fini par découvrir la bonté de l’être.
C’était mon premier baptême au Mali profond. Après la cérémonie, elle est revenue me saluer et j’ai tendu une oreille attentive… Fadi est une merveilleuse personne. Je voudrais ici dire combien sa vie a été un témoignage : malgré son handicap mental, Fadi a pu apporter et partager la joie à tous (Maliens comme étrangers). Je voudrais bien participer à ses funérailles, si les indications me sont données. Fadi, j’ai été triste d’apprendre cette nouvelle. Adieu, Fadi ! DERNIER HOMMAGE», a-t-il écrit.
Elle est certainement la handicapée mentale la plus populaire de notre génération. Fadi Kanda, de son décès à l’heure de cette publication, sur le baromètre de ma page sont affichés 70 partages, 300 réactions, 600 j’aime. Ceci est un message pour tous les mortels, que ce n’est pas l’argent, ni le pouvoir ou la magie qui vous donnera une telle popularité. Le secret de la folle Fadi, c’est son attachement aux événements sociaux (malheurs ou bonheurs) toujours présente et sa contribution n’a jamais fait défaut. Les joues des présidents Alpha O. Konaré, Amadou T. Touré et autres grandes stars de ce pays se rappellent toujours ses bisous. Fadi, le Mali te pleure, Tombouctou est stupéfaite et Goundam s’en remet à Dieu !
Source: Le Reporter 02/05/2016